LA SOURCE

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Dans le même genre vous pouvez trouver LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE (Un remake de La Source signé par Wes Craven.) ou encore LE SEPTIÈME SCEAU (Une réalisation d'Ingmar Bergman située au Moyen-âge et interprétée également par Max Von Sydow.).

La Source est pour Bergman l’occasion de s’interroger, une nouvelle fois, sur les rapports entre le bien et le mal, sur la tragédie de l’existence et sur les relations entre l’homme et Dieu. Autant de thèmes qui lui sont chers. Sa mise en scène joue du symbolisme des ombres et des lumières et s’appuie sur le travail du chef opérateur Sven Nykvist avec qui il entame ici une longue collaboration. Nykvist obtiendra d’ailleurs plus tard deux oscars pour des films de Bergman. L’alternance de séquences réalistes et de moments de contemplation poétique, rappelle Akira Kurosawa dont le Suédois appréciait les œuvres et tout particulièrement Rashomon. Des années plus tard Bergman a été jusqu’à déclarer que son film était une médiocre imitation de ceux du réalisateur japonais. Une opinion qui n’engage que lui.

Ingmar Bergman donne à la nature une place de choix dans son récit et il a largement privilégié  les prises de vues en décors naturels. Sur le tournage qui a eu lieu au printemps 1959 le cinéaste a vécu un moment important pour sa carrière. Il a raconté qu’un jour alors que l’équipe s’activait pour la mise en place d’une scène et que chacun tentait de se réchauffer comme il le pouvait par une température glaciale, on attendait que le ciel se dégage et que le soleil sorte pour filmer. Lorsque les premiers rayons se mirent à percer, deux grues apparurent dans le ciel volant majestueusement au-dessus des bouleaux. Toute l’équipe s’arrêta pour les admirer. À la vue de ce spectacle, gagné par un sentiment de bonheur et de soulagement, Bergman a éprouvé une plénitude qui comptera dans sa décision de refuser les contrats que Hollywood lui proposait. En effet, à l’époque, les studios américains l’invitaient à tourner aux Etats-Unis et il se posait des questions. Mais il savait maintenant  pourquoi il venait de renoncer à filmer avec une caméra qui ne grincerait pas et à bénéficier d’un budget qui dépasserait les 250 000 dollars.

Bergmanien acharné, La Source fait partie de ses quelques films du Maître que je classe juste en dessous de ces deux chefs d'oeuvre que sont Cris et Chuchotements et Personna, et nettement au-dessus du Septième Sceau qui lui ressemble par certains côtés. Je lui attribuerais ...

Première publication : 18/07/2015.Après l'art du regard et l'analyse mélancolique du couple dans Monika (lire un truc à ce sujet), découvrir une nouvelle facette d'Ingmar Bergman à travers La Source est une véritable claque, une merveille d'esthétique, le ...

Bien des films de Bergman peuvent être présentés comme des fables, dont la morale fluctue en fonction de son état d’esprit, plus ou moins ouvertement pessimiste. La Source est sans doute l’un de ses films les plus explicites sur ce registre, et ce ton explique sans doute ...