LA ROLLS-ROYCE JAUNE

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Une distribution internationale de haut niveau comptant parmi ses rangs Jeanne Moreau, Ingrid Bergman, Omar Sharif, Alain Delon, Shirley MacLaine, Rex Harrison, George C. Scott, et puis quelques seconds rôles non moins attractifs si l’on en prend pour exemple Grégoire Aslan ou encore Edmund Purdom, le tout réparti en trois histoires bien distinctes, cependant reliées entre elles par un fil conducteur prestigieux, j’ai nommé une Rolls Royce jaune, vedette incontestée du film qui porte d’ailleurs son nom et dans lequel elle est de chaque plan ou presque, témoin silencieux aussi bien de trahisons conjugales que d’invasion nazie et de résistance héroïque.
Vous l’aurez compris, La Rolls Royce jaune est un film à sketches dans la veine de ce qui se faisait fréquemment dans les années soixante du siècle dernier. Une œuvre aussi rutilante que le véhicule qui en sert le propos et que les célébrités qui embarquent à son bord. La réalisation est signée du britannique Anthony Asquith, à qui l’on doit entre autres Hôtel International, et Les Dessous de la millionnaire, et qui pour la petite histoire, s’avère être le grand oncle de la comédienne Helena Bonham Carter.
Et puis il y a la fameuse chanson Forget Domani, composée par Riz Ortolani pour la musique et Norman Newell pour les paroles, et interprétée dans le sketch numéro deux, celui avec Alain Delon et Shirley MacLaine, par Katyna Ranieri. Elle fut récompensée en 1966 par un Golden Globe, avant d’être popularisée de manière internationale grâce aux différentes reprises qui en furent effectuées par des noms célèbres, notamment Frank Sinatra.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SIX DESTINS (Ce film de Julien Duvivier met en scène six histoires reliées entre elles par un habit de soirée.) ou encore MONSIEUR KLEIN (Jeanne Moreau et Alain Delon ont partagé l'affiche de ce film réalisé par Joseph Losey.).

Le film La Rolls Royce jaune auquel vous venez d’assister, fut le dernier tourné par Anthony Asquith qui devait mourir quatre ans plus tard, en 1968. Il s’y assura les services du célèbre dramaturge Sir Terence Rattigan à l’écriture du scénario, et ce pour la dixième fois dans sa carrière. Il est par ailleurs intéressant de noter qu’en 1963, soit un an avant la réalisation de La Rolls Royce jaune, les deux hommes collaborèrent à un film du genre choral bien que n’étant pas à sketches, ayant pour titre Hôtel International et comptant dans sa distribution le couple Elizabeth Taylor et Richard Burton, mais aussi Orson Welles, Louis Jourdan, Maggie Smith, Rod Taylor, Elsa Martinelli et Margaret Rutherford, célèbre pour sa composition de la détective Miss Marple au cinéma, et qui obtint ici l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
Hôtel International relatait également des histoires de couples et d’infidélités conjugales. Le film connut un franc succès au box office incitant la Metro Goldwyn Mayer et le producteur Anatole de Grunwald, à récidiver dans un style presque similaire en convoquant une nouvelle fois le tandem gagnant Terence Rattigan à l’écriture du scénario et Anthony Asquith à la réalisation. Ils ne se trompèrent pas puisque La Rolls Royce jaune connut à son tour un beau succès sur le plan international.
Omar Sharif, le résistant yougoslave Davich dans La Rolls Royce jaune, tel que vous avez pu vous en apercevoir, ne gardera pas un souvenir particulièrement mémorable du tournage de ce film. Ou du moins pas dans le bon sens du terme, avouant à maintes reprises au fil de sa longue carrière qu’il ne retrouva sur le plateau de La Rolls Royce jaune ni l’ambiance sympathique, ni les rapports humains chaleureux qu’il avait connus lors de ses précédentes expériences cinématographiques occidentales sous la direction de David Lean, Fred Zinnemann ou encore Anthony Mann. Tout comme jouer les amoureux en compagnie d’Ingrid Bergman ne l’emballa nullement, tant cette dernière se comportait, paraît-il, froidement envers lui rendant la collaboration professionnelle entre eux deux plus tendue et compliquée qu’autre chose.