LA PROMESSE DE L'AUBE

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La promesse de l’aube est le plus grand complexe d’Oedipe de la littérature contemporaine. Le roman de Romain Gary, sans doute son plus connu, revient en 2017 sur le devant de la scène pour un film d'Eric Barbier.

Il s’agit bien sûr de cette passion folle qui lie, avant la seconde guerre mondiale, une mère exclusive et exigeante, à son fils unique, de sa prime enfance en Pologne, jusqu’à l’âge adulte dans le sud de la France.

Charlotte Gainsbourg incarne avec sa fragilité apparente la maman, et Pierre Niney joue ce jeune homme qui deviendra un grand écrivain. Et maintenant la question d’avant-film: est-ce que quand on adapte un roman autobiographique, quelque peu mythomane, on réalise un biopic ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CHOIX DE SOPHIE DE ALAN PAKULA (1982) (D'après le livre de William Styron un rôle marquant pour Meryl Streep qui incarne une survivante des camps de concentration. Le film est resté célèbre pour la terrible scène du "choix" de Sophie contrainte par un nazi de sacrifier un de ses enfants pour pouvoir garder l'autre.) ou encore IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN DE STEVEN SPIELBERG (1998) (Pour des raisons de propagande, l'état-major américain, veut sauver le dernier fils vivant d'une Américaine qui en a déjà perdu trois. Mais le jeune homme est engagé en Normandie, en plein débarquement des troupes alliées. Un grand film de guerre et l'évocation de ceux qui restent à l'arrière.).

Romain Gary publie en 1960 La promesse de l’aube un livre-phare de son oeuvre et de la littérature francophone de son temps. Il a reçu en 1956 son premier Goncourt pour « Les racines du ciel » qu’il a adapté lui-même en vue d’un film  hollywoodien de John Huston avec Trevor Howard et Errol Flynn. En 1970, c’est La promesse de l’aube qui est adapté pour l’écran dans une première version de Jules Dassin, avec Mélina Mercouri dans le rôle de la mère. Une nouvelle version est envisagée dès 2008 et Eric Barbier, cinéaste rare du Brasier, du Serpent et du Dernier diamant, est pressenti.

Au départ Audrey Tautou est annoncée dans le rôle de Mina, la mère qui a décrété que son fils serait diplomate et écrivain. Mais le rôle sera finalement attribuée à Charlotte Gainsbourg laquelle se souviendra, pour composer le personnage, de sa grand-mère paternelle russe et son accent à couper au couteau. L’actrice a travaillé son polonais pour incarner cette mère Courage, ashkénaze et indestructible.

Le film a connu, durant quatorze semaines, un tournage aussi cosmopolite que ne le fut son héros en France, Belgique, Hongrie, Italie et Maroc. Il faut dire que la logistique de cette reconstitution était lourde et d’ailleurs le budget de 20 millions d’euros est avancé. Heureusement le public ne bouda pas son plaisir, on parle d’un million d’entrées et des poussières. Il faut rappeler, puisqu’on est dans la comptabilité, que le roman de Gary aurait été vendus à plus d’un million d’exemplaires depuis sa parution en poche en 1973. Sont-ce les mêmes ? En tout cas de son Eden, la maman-miracle doit être ravie.

Les anges gardiens Mexique, les années 1960: Romain Gary est sur le point de terminer son autobiographie mais un manque d'inspiration lui fait défaut au plus mauvais moment. Il se remémore alors le souvenir de sa mère Nina et la relation fusionnelle qu'il entretenait avec cette ...

" Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. Après cela, chaque fois qu'une femme vous sert contre son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. " Voici le reflet de la puissance du lien qui unit une mère et son enfant. Cette phrase ...

Pour qui n'a pas (encore) lu le célèbre livre de Romain Gary, "la Promesse de l'Aube" est avant tout un film comme un autre, que l'on jugera sur son scénario, sa mise en scène, sa direction d'acteurs, son interprétation. De ce point de vue-là, sans donc être influencé par ...