LA PASSANTE DU SANS-SOUCI (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1982
- 111 mn
- Drame
- France | Allemagne
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
A l’origine du scénario, il y a un roman publié en 1936 par Gaston Gallimard, pour lequel son auteur, Joseph Kessel, dirige le magazine de reportage Détective. Ecrivain et journaliste reconnu, il abandonne le journal Gringoire quand celui-ci affiche des positions antisémites. Kessel déplore l’arrivée d’Hitler au pouvoir. "La Passante du sans-souci" est sans doute le premier roman français à dénoncer le fascisme en Allemagne et l’existence de camps de concentration.
A Berlin après 1933, Elsa et Michel Wiener recueillent Max, enfant juif brutalisé par des SS et dont le père a été abattu sous ses yeux. Parce qu’il est un éditeur engagé déplaisant aux nazis, Michel craint pour ses proches et envoie Max et son épouse à Paris. Peu après, il sera incarcéré. Dans un Paris encore trop insouciant, des comités antifascistes se forment. Elsa survit comme entraîneuse dans un cabaret et tente de sortir Michel des camps, au risque de pactiser avec l’ennemi. Avec Jacques Kirsner, le cinéaste Jacques Rouffio adapte librement le roman, reprend les personnages des années trente mais prolonge la menace antisémite dans l’époque contemporaine.
Il imagine un Max sexagénaire et aisé, fondateur d’une importante organisation humanitaire militant pour le respect des droits de l’homme et dénonçant les actes de torture. A l’encontre des principes de non-violence de son organisation, il abat de sang-froid l’ambassadeur du Paraguay, devant lequel il était venu plaider en vain la libération d’un prisonnier politique. Il a reconnu, sous les traits vieillis de Federico Lego, l’ancien SS Ruppert von Legaart, responsable du calvaire des Wiener 45 ans auparavant. Le procès de Max permet de revenir dans de longs flashbacks à la tragédie passée. Le film tire sa force du double-rôle attribué à Romy Schneider, jouant à la fois la figure déchue et tragique d’Elsa Wiener et l’épouse actuelle de Max. C’est son dernier film, sorti un mois avant sa mort. Il est prémonitoire d’un antisémitisme qui commence à renaître en Europe.
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VIEIL HOMME ET L'ENFANT (De Claude Berri, 1966. La relation entre Michel Simon et Alain Cohen est évoquée par celle entre Gérard Klein et Wendelin Werner.) ou encore RETOUR À LA VIE (Film a sketches. Le sketch d'André Cayatte est l'une des premières évocations des camps de concentration nazis dans le cinéma français. Tourné en 1949.).