LA MAIN AU COLLET

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Tourné entre mai et septembre 1954, la Main au collet est le 45e film d’Alfred Hitchcock, alors âgé de cinquante-cinq ans. C’est également le troisième qu’il tourne avec Cary Grant, après Soupçons et les Enchaînés, et le dernier avec Grace Kelly, après Le Crime était presque parfait et Fenêtre sur cour.

Nous sommes sur la Côte d’Azur où des vols de bijoux ont été commis dans les grands hôtels et les belles villas de la région. L’inspecteur Lepic soupçonne John Robie (Cary Grant), un ancien voleur surnommé le Chat, d’en être l’auteur. Mais Robie, qui bénéficia jadis d’une amnistie suite à une conduite héroïque au cours de la Seconde Guerre mondiale, s’est vraiment reconverti dans l’honnête exploitation d’un vignoble. Il va donc falloir qu’il mène l’enquête, lui-même.

Tournant une grande partie de son film sur la « French Riviera » et même dans certains salons du Carlton, Hitchcock fit appel à quelques comédiens français, parmi lesquels : Charles Vanel (restaurateur et ancien complice du Chat), Dominique Davray (la caissière du restaurant), Jean Martinelli (le sommelier), Brigitte Auber (la fille du sommelier), Roland Lesaffre (un complice du restaurateur), René Blancard (l’inspecteur Lepic) et l’imposante Georgette Anys (la gouvernante du Chat). Quant à la mythique apparition d’Hitchcock... vous la trouverez bien vous-même !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver OCEAN’S ELEVEN (2001) (Hôtels luxueux et bande organisée.) ou encore L'AFFAIRE THOMAS CROWN (1968) (Contrairement au Chat, Thomas Crown est un homme d’affaires bien trop respectable pour être soupçonné de hold-up.).

Comme l’ont écrit Claude Chabrol et Eric Rohmer dans Hitchcock, le premier livre consacré au maître du suspense qu’ils firent paraître en 1957 : « Tout, dans ce “private joke”, sent les vacances et la fantaisie. » Plus tard, Donald Spoto, le biographe officiel, confirmera dans l’Art d’Alfred Hitchcock : « C’est en fait l’œuvre d’un homme en vacances. » Après le périlleux tournage de Fenêtre sur cour, le cinéaste avait bien besoin, en effet, de prendre l’air. Il proposa donc aux patrons de la Paramount l’adaptation du roman de David Dodge, dont il avait acheté les droits avant sa parution dès 1952. Ancien inspecteur des impôts, Dodge avait connu un phénoménal succès avec l’histoire de cet ex-voleur de bijoux surnommé le Chat (en français dans le texte !).

Plus que n’importe quel autre film d’Hitchcock, la Main au collet restera célèbre pour ses dialogues à double sens et aux sous-entendus particulièrement audacieux. Ainsi, lorsque la mère de l’héroïne essaie de comprendre pourquoi sa fille en veut tant à Robie et qu’elle lui demande : « T’aurait-il volé quelque chose ? », sa fille lui lance un « Oh, maman !!! » offusqué et relativement clair. Hitchcock, d’ailleurs, eut maille à partir avec la censure, notamment pour la scène où Robie rejoint la jeune femme dans sa chambre d’hôtel. Alors que, sur le canapé moelleux, le couple se rapproche tendrement, un feu d’artifice est visible par la fenêtre grande ouverte. Hitchcock n’eut l’autorisation de conserver ce feu d’artifice particulièrement suggestif, à la seule condition de supprimer la musique, très suggestive elle aussi, composée par Lyn Murray et interprétée, qui plus est, au saxophone !  

Comme on le sait, la princesse Grace de Monaco, alias Grace Kelly, se tua le 14 septembre 1982, après avoir perdu le contrôle de sa voiture, sur les routes ensoleillées où, vingt-huit ans plus tôt, elle aidait le Chat à échapper à la police. A propos de cette séquence, l’actrice avait raconté la nervosité de Cary Grant, qui savait sa partenaire complètement myope ! Elle devait pourtant arrêter sa voiture dans un buisson, juste au bord de la moyenne corniche. Grant était très anxieux, elle aussi. Lorsqu’il s’enquit de l’endroit où elle le menait, la future princesse aurait répondu : « Comment voulez-vous que je le sache, je n’ai pas mes lunettes ! »

La Main au collet est la preuve indiscutable qu'autrefois, la Côte d'Azur n'était pas bétonnée... Qui l'eut cru ? Tourné durant l'été 1954, le vingtième film américain d'Alfred Hitchcock, qui s'ouvre sur une vitrine publicitaire vantant les charmes de la Riviera, ne trompe ...

La Mort aux trousses et Vertigo auront toujours les faveurs du "jeune" public. Il en est de même pour l'autre grand classique d'Hitchcock de cette période : Fenêtre sur cour. Cette assertion érige en principe la notion de plaisir cinématographique en fonction de l'âge et ...

Elle parle d'un feu d'artifice (enfin je crois). Comprenons-nous bien : d'accord, une comédie légère de Hitchcock, c'est bien. Avec Cary Grant en cambrioleur à la retraite accusé à tort d'avoir repris du service, c'est mieux. Mais le principal intérêt du film réside dans ...