L'ETUDIANTE

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Révélée par la Boum en 1980 puis la Boum 2, deux films de Claude Pinoteau, Sophie Marceau n’a pas 22 ans lorsque le même Pinoteau lui propose, début 1988, alors qu’elle tourne Chouans ! de Philippe de Broca, le rôle de Valentine, une jeune étudiante pragmatique, travailleuse et débordée que sa récente rencontre avec Edouard (Ned pour les intimes), un musicien fantasque et divorcé, ne doit pas détourner de l’agrégation de Lettres qui occupe tout son temps et toutes ses pensées.

Ned, c’est Vincent Lindon (bientôt 29 ans) qui, cinq ans après sa première apparition au cinéma dans Le Faucon de Paul Boujenah n’avait encore jamais décroché de premiers rôles. Celui-ci lui vaudra sa première récompense, le Prix Jean Gabin, presque trente ans avant son premier César et sa Palme cannoise pour La Loi du marché.

C’est avec Danièle Thompson – sa complice de la Boum qui venait d’achever le très sombre scénario de Maladie d’amour, mis en image par Jacques Deray – que Claude Pinoteau écrivit le scénario de l’Étudiante, tourné à partir d’avril 1988 et présenté au public dès le mois d’octobre suivant. Avec Sophie Marceau, plus d’un million et demi de spectateurs passèrent l’agrégation haut la main, découvrant, ici et là et dans leur propre rôle : Marie-Christine Barrault, Jacques Chancel, Elie Chouraqui, Vladimir Cosma et le bruiteur : Daniel Couteau.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE BRIO (2017) (Elle aussi étudiante acharnée, Neila va devoir partager son temps entre ses études de droits et son amour pour Yasin, le dilettante.) ou encore 9 SONGS (2005) (Une autre histoire d'étudiante amoureuse... mais interdite aux moins de 18 ans !).

Après le tournage de La 7e cible, sa quatrième collaboration avec Lino Ventura, Claude Pinoteau avait commencé à travailler, en compagnie de Danièle Thompson, sur le scénario de son prochain film, La Bicyclette bleue, adaptation du best-seller de Régine Deforges. Mais, les héritiers de Margaret Mitchell y ayant trouvé trop de ressemblances avec Autant en emporte le vent, l’immortel chef-d’œuvre de leur défunte aïeule, ceux-ci entamèrent des poursuites qui repoussèrent de plus de deux ans le projet qui, en 2000, devint une minisérie de trois épisodes, réalisée par Thierry Binisti, coécrite par Pinoteau, Thompson et Jean-Loup Dabadie et interprétée, entre autres, par la débutante Laetitia Casta. En attendant donc que la fameuse bicyclette ne roule à nouveau, Claude et Danièle commencèrent à imaginer une histoire d’amour « racontée en très gros plans », comme l’expliqua plus tard le cinéaste.

C’est à Isabelle Adjani, qu’il avait dirigée 14 ans auparavant dans la Gifle, que Claude Pinoteau proposa tout d’abord le rôle de Valentine. Mais, juste avant de signer son contrat, la comédienne dut y renoncer, trop impliquée qu’elle était dans un autre projet, tourné en même temps et déjà signé, le Camille Claudel de Bruno Nuytten, père de son fils Barnabé qui plus est. C’est alors que le rôle revint, contre toute attente, à Sophie Marceau, avec laquelle le cinéaste était brouillé depuis près de quatre ans. En effet, ayant signé son contrat pour incarner Laura, la fille de Ventura dans La 7e cible, la jeune femme s’était désistée le matin même de son premier jour de travail, préférant, finalement, rejoindre le tournage de L’Amour braque, que son compagnon, Andrzej Zulawski, n’avait pas pu – ou pas voulu, comme le sous-entendra Pinoteau plus tard –, retarder de quelques semaines. Déçue, mais incapable de prendre une autre décision, la jeune comédienne (elle n’avait que 18 ans !) fut donc obligée de racheter son contrat (pour la modique somme d’un million de francs), avant d’être remplacée dans le rôle de Laura et dans l’urgence par Elizabeth Bourgine.

A la place de Christophe Lambert, qui abandonna le projet au départ d’Adjani, c’est à Vincent Lindon que Pinoteau s’adressa, lui laissant une semaine pour réfléchir. Venu à la Gaumont annoncer au producteur Alain Poiré son intention de décliner l’offre, c’est Danièle Thompson qui réussit à le convaincre de finalement l’accepter ! En plus du prix Jean Gabin attribué à Lindon, L’Etudiante reçut, en Belgique, le Prix Fémina. En France, le succès public du film ne fut pas entamé par la froideur de la critique qui le rebaptisa souvent : « la Boum n°3 ». Dans Télérama, Bernard Genin évoqua même « un roman-photo conçu pour ratisser les spectateurs de La Boum, qui ont aujourd’hui huit ans de plus » ! De son côté, l’ancien patron de la Gaumont, le producteur Daniel Toscan du Plantier, écrira dans le Figaro Magazine : « Après Miou-Miou, Sandrine Bonnaire et Isabelle Huppert, [Sophie Marceau] incarne magnifiquement les espérances du cinéma français. »

Sophie Marceau est belle comme un cœur et Vincent Lindon tout à fait touchant dans son premier rôle en tête d'affiche. Tout est réussi : les acteurs, le scénario, la réalisation .L'ambiance qui est créée est celle d'un début de vie et c'est bien observé: la fin des ...

Une rediffusion télé au cœur de la nuit d'un film que je n'avais pas vu et le plaisir de cette histoire d'amour un peu tourmentée avec ces deux acteurs pleins de fougue. Un petit délice. ...

Film simple, mais envoutant. Il est plein d'émotion. Malgré quelques clichés des films romantiques, on se laisse embarquer dans ce film plein de charmes où Sophie Marceau est tout simplement magnifique. On aurait pu s'attendre à une suite de "La Boum", mais la petite Sophie ...