JUMBO

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Premier long métrage de la réalisatrice belge Zoé Wittock, qui jusque-là avait réalisé quatre courts métrages, Jumbo raconte une relation paraphilique un peu spéciale. C’est à dire une attirance qui diffère des actes traditionnellement considérés comme « normaux » en l’occurence ici il s’agit d’un objet.

Dans Jumbo, Jeanne est une jeune femme terriblement timide qui travaille comme gardienne de nuit dans un parc d’attraction. Elle vit une relation fusionnelle avec sa mère, l’extravertie Margarette. Alors qu’aucun homme n’arrive à trouver sa place au sein du duo que tout oppose, Jeanne développe d’étranges sentiments envers Jumbo, l’attraction phare du parc.

Inspirée de l’histoire vraie d’Erika Eiffel qui a développé une attirance et un amour avec la Tour Eiffel, au point de se marier avec, Jumbo met en scène la jeune actrice Noémie Merlant, repérée dans Portrait de la jeune fille en feu, ainsi qu’Emmanuelle Bercot dans le rôle de sa mère et Bastien Bouillon dans celui du jeune directeur du parc.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE FIANCÉE PAR COMME LES AUTRES DE CRAIG GILLESPIE (Comme Jeanne, Lars, joué par Ryan Gosling, vit une histoire d'amour avec un objet, en l'occurence ici, une poupée gonflable) ou encore ADVENTURELAND DE GREG MOTTOLA (Les deux films se déroule dans un parc d'attraction devenu le théâtre des premiers émois).

Zoé Wittock a, ce qu’on pourrait appeler, un parcours cinématographique exemplaire. Entrée à seulement 17 ans à l’EICAR, l’École internationale de film de Paris, elle y écrit et réalise plusieurs courts métrages. En 2008, elle est sélectionnée au « Talent Campus #6 » de la Berlinale. Cette même année, elle rentre au conservatoire du « American Film Institute », à Los Angeles, où elle reçoit une bourse d’excellence pour ses réalisations et sort major de sa promo. En 2013, elle fait le choix de revenir en Europe et s’installe entre Paris et Bruxelles, où elle réalise un dernier court-métrage A Demi-mot. Toujours fascinée par l’étrange et l’inconnu, c’est lors de son séjour aux Etats-Unis qu’elle est tombée sur l’histoire d’Erika Eiffel.

Cette américaine en voyage à Paris en 2004 a découvert la Tour Eiffel et a ressenti une immédiate attirance. En 2007, elle a même organisé un mariage objects-sexuel avec le monument. Depuis elle est fondatrice de OS Internationale, une organisation de personnes aimant les objets inanimés. Cette objectophilie est une forme de paraphilie qui est un mot un peu valise pour qualifier l’ensemble des attirances et/ou pratiques sexuelles qui diffère des actes traditionnellement considérés comme « normaux ». Cela peut donc aller de l’amour pour les objets au fétichisme en passant par le viol ou l’exhibitionnisme. Pour le bien de son film, Zoé Wittock est même entrée en contact avec Erika Eiffel qui lui a permis d’apporter l’humanité nécessaire à son personnage de Jeanne.

C’est pour cela que le film n’a pas l’objectif de montrer cette objectophilie comme une maladie ou une déviance et a privilégié le point de vue de l’émotion à celui de la description presque médicale de cette attirance. Au début la réalisatrice avait pour idée de rendre Jeanne amoureuse d’une voiture mais rapidement le choix du manège s’est imposé, comme un choix plus onirique, plus merveilleux. Et il ne fut pas simple de trouver le bon. Après s’être fixé sur un manège en particulier, le Move it 24, l’équipe a retrouvé un propriétaire français de celui-ci et l’a fait amener jusqu’au parc d’attractions belge prêt à les accueillir pour le tournage. Une vraie épopée amoureuse en quelque sorte !

Je dois avouer que comme beaucoup d'autres, le synopsis m'a beaucoup fait rire, je me suis demandé ce que pouvais bien être ce film. Je me suis donc lancé en cette période de confinement et il faut dire que le résultat a dépassé mes espérances et m'a renvoyé tout mes aprioris ...

Voilà la bonne grosse surprise de ce retour dans les salles ! Pourtant, le synopsis peut faire craindre le pire : une jeune femme timide tombe éperdument amoureuse de la nouvelle attraction à sensations du parc à thème dans lequel elle est gardienne de nuit. Premier long-métrage ...

Pour traiter cette attirance anormale Wittcot fait le meilleur choix, celui du premier degré et de l'approche autarcique. On peut fantasmer sur les intentions du film ou les jugements de ses auteurs à l'égard de cette paraphilie, imaginer qu'ils ont simplement voulu jouer un ...