HITLER, CONNAIS PAS ! (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1963
- 92 mn
- Documentaire
- France
- Tous publics
- VF - HD
Réalisé par
Avec
1 MIN AVANT
“C’était un OVNI cinématographique, un film expérimental, au format documentaire. C’est un titre racoleur et formidable, qui m’est venu comme ça, mais il n’avait rien à voir avec la guerre ; je racontais la jeunesse des années 1960. C’était une commande et c’est devenu un film que j’ai fait mien”. Ainsi résume Bertrand Blier sa première expérience derrière une caméra. On était en 1963, il avait 24 ans et il allait aussitôt se faire des tas d’ennemis.
Au départ, ce devait être un documentaire sur le phénomène des blousons noirs, ces jeunes en perfecto qui se saoulaient en écoutant du rock and roll et manifestaient des envies de castagne le soir dans les rues. Mais Blier préfère élargir son sujet aux baby boomers et se met à caster des jeunes de différents milieux sociaux. Il en sélectionne onze, garçons et filles qu’il convoque aux studios Eclair d’Epinay. En les questionnant sur leurs origines, sur leurs parents, sur l’amour et sur l’idée qu’ils en font, il va tricoter un vrai-faux documentaire inspiré par la vague du cinéma vérité.
Le résultat engendre un objet étrange où pour la première fois “la France de demain” exprime librement ses états d’âme. Soixante ans après, ces confessions intimes attendrissent et font sourire, tout comme elles ennuient aussi un peu tant ces individus ne sont pas exactement mus par les forces de la joie ! A l’époque, elles furent très mal reçues par la critique qui y vit “un film malhonnête et démagogique”, une entreprise “artificielle” où la jeunesse française se laissait aller assurait-on au Masque et la Plume “à un exhibitionnisme désagréable”. Ainsi, l’année, où le seul Blier que notre pays connaissait, Bernard, cassait la barraque dans Les Tontons flingueurs” - son fils Bertrand se faisait un prénom.
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AMÉRIQUE INSOLITE (En 1960 François Reichenbach partait caméra au poing faire un portrait filmé de l'Amérique à travers l'observation des gens de la rue.) ou encore CHRONIQUE D'UN ÉTÉ (1961) (Parce que le premier film de Blier fils emprunte au principe du cinéma-vérité de Jean Rouch, celui-ci étant ici associé à Edgar Morin.).