FAUBOURG MONTMARTRE (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1931
- 92 mn
- Drame
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
Ce premier long métrage parlant de Raymond Bernard a été restauré en 2018 et c’est tant mieux. Dès le lendemain de sa sortie, en exclusivité au cinéma L’Ermitage à Paris, le 18 septembre 1931, Faubourg Montmartre est retiré de l’exploitation par Pathé, avec l’accord du réalisateur, afin de procéder à des coupes. Problèmes de son dus à la nouveauté des techniques d’enregistrement, il semble que le film soit, par moments, difficilement audible. Des cent-quinze minutes originelles, il n’en restera plus que quatre-vingt-quatorze.
Faubourg Montmartre est adapté du roman d’Henri Duvernois, né Henri-Simon Schwabacher en 1875 et mort en 1937, qui était surnommé le Dickens français. Il raconte le quotidien difficile de deux sœurs que leur père colporteur laisse trop souvent seules, et qui, après avoir vécu au premier étage, ont « dégringolé et été obligés de monter au 6e étage » d’un immeuble du 8, Faubourg Montmartre, quartier mal famé s’il en est. Henri Duvernois signa de nombreuses pièces de théâtre, des opérettes et quelques romans édifiants sur la pauvre vie des pauvres âmes risquant de les mener droit à la luxure, comme ce Faubourg Montmartre qui fut adapté par deux fois au cinéma.
La première adaptation fut réalisée par Charles Burguet en 1924, le film était muet et Gaby Morlay, alors âgée de 31 ans, incarnait déjà la jeune et pure Gervinette, nom présent dans le roman, et qui fut transformé en Ginette dans la seconde adaptation, parlante, donc de Raymond Bernard en 1930. Gaby Morlay avait alors 37 ans ! Pourtant, elle est tout à fait crédible en ingénue encore pétrie d’enfance qui découvre soudain la noirceur du monde. Son jeu électrique, joyeux, étonnamment moderne comme l’est celui de Charles Vanel (à la fois léger et pataud en Dédé, souteneur et trafiquant) côtoie sans peine la composition très expressionniste mais remarquable de Line Noro en prostituée cocaïnomane.
Dans le même genre vous pouvez trouver LA RUE SANS JOIE DE GEORG WILHELM PABST (1925). (Les taudis, la misère, et le crime qui rôde...) ou encore L’HEURE SUPRÊME (SEVENTH HEAVEN) DE FRANK BORZAGE (1937). (Chef d’oeuvre du cinéma muet où un égoutier et une fille des rues trouvent le bonheur dans une soupente au septième étage , « plus près du ciel » comme il est dit dans Faubourg Montmartre.).