DÉTOUR

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Il est des mauvais choix qu’on fait dans la vie et qu’on regrette aussitôt. C'est ce qu’apprend le jeune Harper à ses dépens. Alors qu’il se retrouve responsable d’un accident qui vise son beau-père qu’il déteste mais qui plonge sa mère dans le coma, Harper décide de se venger et de tuer cet homme qui lui fait horreur. Il pactise alors avec un voyou de bas étage et une strip-teaseuse ambiguë. Mais le lendemain, tandis qu’il essaie de se souvenir ce qui s’était dit pendant cette nuit alcoolisée, il se retrouve dans une virée sanglante dont il va rapidement perdre le contrôle.

Le road movie est un genre à part entière du cinéma. Parmi les films les plus célèbres qui foncent à vive allure dans des décors naturels américains à couper le souffle, on retrouve bien évidemment Easy Rider, Thelma et Louise, Duel, Tueurs-nés ou encore Un monde parfait.

Il faudra désormais composer avec Détour, thriller britannique qui se passe aux USA, aussi nerveux que stylisé et qui est un véritable pamphlet sur une jeunesse désabusée et qui se cherche. Malheureusement, tout ce qui s’offre à elle n’est que violence, perte de contrôle et manipulation tant physique que psychologique. Plus les pneus crissent, plus le suspense est à son comble, plus l’adrénaline s’éprend des personnages, plus elle se répand dans les veines des spectateurs. Détour est un film à regarder… sans détour !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SAVAGES (Pour ces jeunes adultes qui évoluent dans le monde du crime et qui sont obligés de se confronter à des choix difficiles pouvant les mener à la mort.) ou encore FARGO (Pour le fait de commanditer un crime (ici un enlèvement) et de se rétracter au dernier moment. Mais hélas trop tard.).

On connaissait le cinéma de Christopher Smith par le biais d’une filmographie saupoudrée de films de séries B tels que Black Death avec Sean Bean et Eddie Redmayne ou Creep, film horrifique avec Franka Potente. Avec Détour, le réalisateur gagne des galons supplémentaires, en proposant un road movie angoissant certes, mais surtout extrêmement esthétique. Il n’hésite pas à utiliser des ralentis, des split screens et des couleurs saturées, rappelant parfois le cinéma de Tarantino ou de Nicolas Winding Refn. Il y a d’ailleurs un peu de Drive dans cette manière de filmer non seulement les courses poursuites, mais aussi cette faune interlope qui gravite autour du jeune Harper.

Pour rendre crédible cette histoire de vengeance familiale, Christopher Smith s’est adjoint un trio de jeunes comédiens qui commencent à compter à Hollywood. Dans le rôle principal, Tye Sheridan, remarqué en fils de Brad Pitt dans Tree of life de Terrence Malick et qui a depuis fait ses armes, à seulement 20 ans, dans Mud, Dark Places et X-Men : Apocalypse.

En voyou tatoué, Emory Cohen trouve là son rôle le plus charismatique, loin de tout ce qu’il avait fait avant, comme le drame romantique Brooklyn ou le film noir The place beyond the pines avec Ryan Gosling. Entre les deux, une jeune comédienne polymorphe, Bel Powley, troublante et vénéneuse. C’est leur talent qui fait de Détour un thriller aussi prenant que réussi.

Le titre prend tout son sens à la fin et évoque le thème du film. Une construction très originale pour un mélange de drame et thriller qui va droit au cœur ! Un film de plus pour Smith qui finit dans les bacs au lieu de passer par la case cinéma. Bravo aux distributeurs ...

Detour est le nouveau Christopher Smith, le réalisateur retrouve la verve acide de son Severance tout en abandonnant les films d’horreurs fantastique (l’intriguant Triangle et le sympathique mais oubliable Creep) pour un Thriller blindé d’humour noir. En gros après une ...

Christopher Smith recommence avec ses trouvailles cinématographiques. Une structure narrative aux niveaux de lecture multiples, pour un road movie "temporel". Distillant suffisamment de suspense pour nous perdre sur les motivations, les possibles choix et les conséquences, le ...