CEUX QUI M'AIMENT PRENDRONT LE TRAIN

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Quand Patrice Chéreau entreprend Ceux qui m’aiment prendront le train, il a déjà six longs métrages de cinéma derrière lui, quelques films pour la télévision et des dizaines de mises en scènes au théâtre. 

Il sort d’ailleurs d’un succès sur grand écran : l’adaptation de La Reine Margot d’Alexandre Dumas avec une pléiade d’acteurs renommés dont Isabelle Adjani dans le rôle-titre. Le film revient sur les massacres de la Saint Barthélémy et la décadence de la famille Valois qui règne alors en France sans parvenir à juguler cette guerre religieuse. Il a été la sensation du Festival de Cannes 1994.

Il en est d’ailleurs reparti auréolé de deux prix, celui du jury et celui d’interprétation féminine remis à Virna Lisi, cruelle et redoutable Catherine de Médicis. Fort de cet incontestable succès international et public, Patrice Chéreau enchaîne avec un drame on ne peut plus français.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA REINE MARGOT (Un drame historique qui prend racine au coeur même d'une famille percluse de trahisons et de secrets qui la conduiront à sa perte) ou encore UNE NOUVELLE AMIE (Parce qu'il s'agit là encore d'un drame familial et d'une révélation qui a lieu lors d'un deuil).

Ceux qui m’aiment prendront le train part d’un postulat beaucoup plus intime. L’artiste-peintre charismatique et tyrannique, Jean-Baptiste Emmerich, interprété par un Jean-Louis Trintignant qui, dans les flash-backs où il apparaît, ressemble à s’y méprendre à Jean-Luc Godard, est mort. Dans ses dernières volontés, il a souhaité être enterré à Limoges. sa ville natale. Il oblige ainsi ses proches à se déplacer jusqu’au cimetière du Limousin où il sera mis sous terre. Ils sont une quinzaine à faire le voyage. Inspiré par les authentiques funérailles du cinéaste François Reichenbach, le film raconte cette journée depuis le matin sur le quai d’une gare parisienne jusqu’au déchirement des uns et des autres, une fois l’enterrement passé, quand ils se retrouvent dans la maison de famille du défunt.

À l’époque de ce film, Patrice Chéreau est au zénith de sa carrière, au maximum de son aura. Pour l’écriture du scénario, il s’est inspiré d’une idée de Danièle Thompson, avec qui il vient de travailler sur La Reine Margot. Un choix audacieux, puisqu’elle s’est jusque là illustrée dans un registre très différent : celui des comédies qu’elle a commencé à coécrire avec son père, Gérard Oury. On lui doit ainsi La grande vadrouille, La folie des grandeurs ou encore La boum. Un troisième scénariste a rejoint leur duo : Pierre Trividic, qui brillera quelques années plus tard en adaptant Lady Chatterley avec et pour Pascale Ferran. Comme souvent, Chéreau a choisi de travailler avec les meilleurs. Il collabore ainsi avec un nouveau chef-opérateur, Eric Gautier, « un as du cadrage », qui sera récompensé du César de la meilleure photographie pour ce film.

Mais, les talents sont aussi devant la caméra et dans la fluidité que leur impose la mise en scène de Chéreau. Pour la plupart, il est allé les cherché dans sa troupe de théâtre : Dominique Blanc, sacrée pour ce film d’un César de la meilleure actrice dans un second rôle, Pascal Greggory, Valeria Bruni-Tedeschi, Bruno Todeschini ou Vincent Perez. Les ont rejoint Olivier Gourmet, Charles Berling ou Roschdy Zem, dans un affrontement digne des familles aux secrets les mieux gardés et que ces réunions forcent à dévoiler.

Il y a que des petites choses qui mises bout à bout relèvent un film dégueulant de tendresse. Je ne sais même pas si ce film doit être vu comme un ensemble ou si on doit se contenter de se nourrir de ses petits bouts de moments qui sont entre les moments. Les mouvements de ...

J'ai l'impression que dans ce film Trintignant a couché avec tout le monde, sauf avec son fils (il me semble, je n'ai pas saisi l'exact arbre généalogique de cette famille fucked up). Les acteurs déglingos, Charles Berling camé, les petites duckfaces, Vincent Pérez qui veut ...

C’est dans un train que se réunissent ceux qui souhaitent venir à l’enterrement de Jean-Baptiste Emmerich. C’est dans un train qu’il y aura ces échanges de regards, ces échanges de mots tantôt maladroits, agressifs, compatissants, moqueurs. C’est la réunion de ...