CESSEZ-LE-FEU

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Premier long métrage du comédien et réalisateur Emmanuel Courcol, Cessez-le-feu, coproduction franco-belge, est sorti en avril 2017, après avoir été présenté, en avant première mondiale, au Festival de Locarno. 

Cessez-le-feu commence en 1923, quelque part en Afrique. Après quatre ans d’une vie nomade et aventureuse, Georges Laffont, un héros de la Grande guerre dont il tente d’oublier les horreurs, décide de rentrer en France. Il va y retrouver sa mère et son frère Marcel, invalide de guerre devenu sourd et muet. Il fera également la connaissance d’Hélène, qui enseigne la langue des signes. 

Alors qu’il avait imaginé un personnage dur, voire brutal, Emmanuel Courcol confia finalement le rôle de Georges à Romain Duris, après l’avoir revu dans De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard en 2005 et l’avoir découvert dans Persécution de Patrice Chéreau en 2009. Son frère, le silencieux Marcel, est incarné par l’imposant Grégory Gadebois, ex-pensionnaire de la Comédie-Française, et la jeune veuve de guerre, à la fois modeste et lumineuse, par la douce Julie-Marie Parmentier. Enfin, dans le rôle de la libre et moderne Hélène, vous reconnaîtrez Céline Sallette. Le film est dédié « à Léonce et à tous ceux qui firent l’impossible » ; Léonce n’étant autre que le grand-père du réalisateur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA CHAMBRE DES OFFICIERS (2001) (Les ravages de la guerre, dans une chambre du Val de Grâce où Adrien (Eric Caravaca), lui non plus, ne peut plus parler.) ou encore LA VICTOIRE EN CHANTANT (1976) (Portrait de l’Afrique coloniale, alors que la Première guerre mondiale met l’Europe à feu et à sang.).

Avant de se lancer dans la réalisation, Emmanuel Courcol fut comédien. Sorti en 1984 de l'École Nationale des Arts et Techniques du Théâtre de la rue Blanche, il avait participé à une trentaine de pièces – de la Ménagerie de verre à Faisons un rêve, en passant par l’Avare et Macbeth – et tourné dans une vingtaine de films – de Zonzon de Laurent Bouhnik à Tête de Turc de Pascal Elbé. Au début des années 2000, sa rencontre avec Philippe Lioret le poussa à devenir scénariste. C’est ainsi que son nom apparut au générique de Mademoiselle, le film que Lioret tourna fin 2000. Ils poursuivront leur collaboration avec, entre autres, l’Equipier, Je vais bien, ne t’en fais pas et Welcome, nommé au César 2010 du meilleur scénario original. En 2012, avant de s’atteler à l’écriture de Cessez-le-feu, Emmanuel Courcol avait mis en scène un court métrage d’une trentaine de minutes intitulé Géraldine je t’aime qui réunissait, déjà, Grégory Gadebois et Julie-Marie Parmentier. 

Afin de trouver le comédien qui allait incarner Diofo, l’indispensable compagnon africain de Georges, Emmanuel Courcol avait entamé ses recherches en France. Mais, en repérage du côté de Ouagadougou, il avait fait passer un casting pour les petits rôles et la figuration. C’est à cette occasion qu’il fit la connaissance de Wabinlé Nabié. « Lumineux, intelligent, spirituel, élégant, polyglotte, bourré de charme, [...] j’ai instantanément vu Diofo », déclara plus tard le cinéaste. S’il s’agit de ses débuts d’acteur devant une caméra, Wabinlé Nabié n’est pas un inconnu. Conteur réputé, il avait déjà fait paraître un recueil de contes burkinabés intitulé la Gazelle et le caméléon. Il est également l’auteur de plusieurs courts métrages, dont An 27, consacré aux problèmes des déchets et des décharges publiques dans son pays. 

Alors que les séquences françaises de Cessez-le-feu furent tournées en Dordogne, en Charente et en Loire-Atlantique, c’est dans des villages reculés du Burkina Faso et du Sénégal que le cinéaste planta sa caméra pour les séquences africaines. Pour la photo, il fit appel – excusez du peu – au directeur de la photographie de Clint Eastwood depuis Mystic River : Tom Stern. Outre cette prestigieuse collaboration, on doit, également, à celui-ci, la photo de films aussi différents qu’American Beauty de Sam Mendes, Faubourg 36 de Christophe Barratier ou Hunger Games de Gary Ross. Américain né à Palo Alto, au nord la Sillicon Valley en 1946, Tom Stern devint franco-américain au milieu des années 90, par son mariage avec la directrice de casting française Françoise Combadière, qui devait succomber à un cancer en février 2013. Françoise Combadière était la nièce de la célèbre et première directrice de casting française : Margot Capelier. 

CESSEZ-LE-FEU (13,7) (Emmanuel Courcol, FRA, 2017, 103min) : Une superbe et émouvante chronique sur post traumatismes après-guerre 14-18, une mise en scène et des reconstitutions d'époque soignés, particulièrement lors de l'enthousiasmante séquence d'ouverture en immersion ...

La guerre. La guerre et ses éclats, ses morsures. Après des scénarios ancrés dans la société contemporaine, Emmanuel Courcol passe ici à la réalisation et choisit de sonder la profondeur des blessures laissées par la Première Guerre Mondiale, en s'attachant au destin ...

Emmanuel Courcol, scénariste de Philippe Lioret principalement, entre autres pour Welcome, réalise son premier long-métrage avec un superbe quatuor à l’affiche, et interroge les blessures invisibles, un siècle plus tard, de l’après-guerre de ceux-là revenus indemnes, ...