BEN IS BACK

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Ben, incarné par Lucas Hedges, est un jeune homme dépendant à l’héroïne. Au cours d’une nouvelle tentative d’arrêt de son addiction, il regagne, la veille de Noël, le domicile familial où vivent sa sœur, son beau-père et sa mère. Cette dernière, interprétée par Julia Roberts, ne se résigne pas à voir son fils détruire ainsi sa vie. Mais elle est également prête à tout pour le garder auprès d’elle. Jusqu’où peut-elle aller dans ces conditions au cours de cette nuit si particulière ? C’est la question centrale de Ben is back réalisé par le cinéaste américain Peter Hedges lequel   est également le père du jeune acteur principal de ce film.

Le film possède par conséquent une double dimension familiale. A travers son scénario bien évidemment qui nous plonge au cœur du quotidien de cette famille en crise ouverte. Mais également en raison du fait que le réalisateur dirige ainsi son fis. Ce dernier, nommé aux Oscars pour son rôle d’adolescent orphelin dans Manchester by the sea, s’était pourtant fait la promesse de ne jamais tourner devant la caméra paternelle : "Je trouvais cette perspective gênante" expliquait-il alors. Et il a fallu toute l’insistance de Julia Roberts pour que Lucas Hedges accepte finalement d’incarner Ben que son père dès le départ avait écrit pour lui, sans oser lui avouer.

Comme on le verra, l’hiver est un l’un des éléments importants du scénario. Ce que résume avec ironie le réalisateur de Ben is back : "Dehors, nuit, hiver. C’est sans doute trois mots que je n’utiliserai plus jamais à la suite". De l’avis général, le tournage en extérieurs fut en effet particulièrement éprouvant. L’équipe dut par exemple subir une tempête de neige cyclonique qui paralysa toutes les rues de New-York. Durant ce mois de janvier, le froid était donc glacial avec une température de moins 34 degrés.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MAGIE DE NOËL (Avec pour Noël comme époque commune, les deux films partagent la description d'un milieu confronté à l'addiction d'un membre de la famille.) ou encore UNE MÈRE (Le personnage qu'incarne Mathilde Seigner, tout comme celui de comme Julia Roberts, tente l'impossible pour maintenir la relation avec son fils adolescent).

Ben is back est décidément placé sous le signe de la famille à bien des égards. C’est ainsi que la petite sœur de Ben est incarnée par l’actrice Kathryn Newton. Or, les deux jeunes acteurs s’étaient déjà retrouvés frère et sœur dans deux films précédents, Lady Bird de Greta Gerwig et Les Panneaux de la vengeance de Martin McDonagh. En revanche, aucun des deux n’avait encore travaillé avec Julia Roberts. Ils ont tous les trois passé quelques jours ensemble dans la maison même de l’interprète de Erin Brokovitch pour mieux « faire famille », selon l’expression du réalisateur Peter Hedges également présent lors de cette préparation pas comme les autres.

Loin de s’en tenir à la seule illustration en images de son scénario sous tension, Peter Hedges tient un véritable propos cinématographique dans Ben is back. Sous l’impulsion de son talentueux chef opérateur Stuart Dryburgh, nommé aux Oscars pour La Leçon de piano de Jane Campion, le cinéaste a choisi de tourner son film en format large anamorphosé : "Je n’avais jamais tourné en scope mais Stuart m’a fait remarquer qu’on se sentirait ainsi plus proche des personnages. C’est un format qui réduit la profondeur de champs et atténue la mise au point en arrière -plan mais qui a contrario accentue la richesse des images."

La troisième et ultime partie du film se déroule, comme on l’a vu, dans un tout autre décor que la maison familiale de Ben. De l’élégant pavillon de banlieue située dans le nord de l’Etat de New York, on passe sans transition à un sordide repaire de dealers terrés dans un entrepôt. Le cinéaste a choisi d’accentuer le contraste entre le contexte familial rassurant a priori dont est issu Ben et l’environnement beaucoup moins protégé de cette dernière partie. Et le chef-décorateur du film, Ford Wheeler, d’expliciter ainsi : "En tant que décorateur, j’ai trouvé cette histoire formidable car on passe du cadre emblématique de la famille américaine bien propre sur elle à un campement de sans-abri."

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