Du suspens et de la baston, du gore et des effets spéciaux, un décor original et oppressant, une actrice ravissante – Kate Beckinsale, en l'occurence – et quelques seconds rôles à plus ou moins forte gueule : c'est la formule magique de la série B selon Joel Silver. Ce producteur hollywoodien tout-puissant, à qui l'on doit les colossales sagas
Matrix,
l'Arme Fatale,
Die Hard, ou
Predator, a crée en 1999 une compagnie, appelée Dark Castle, en charge de produire des film de genre à budget raisonnable, comme
Gothika ou
La Maison de cire.
White out, le film que vous allez voir, fait aussi partie de cette collection "pop corn et frissons" où, disons-le tout de suite, le plaisir buissonnier et la modestie tenaillée au corps, pallient largement les petites faiblesses de scénario qu'on pourrait trouver ci et là.
Pour réaliser
White Out, Joel Silver a fait appel à Dominic Sena, avec qui il avait déjà travaillé sur
Opération Espadon en 2002, un film de gangster resté célèbre pour un plan où Halle Berry montrait ses seins – on a les gloires qu'on mérite. Sena a par ailleurs réalisé
60 secondes chrono en 2000, avec Nicolas Cage, et
Kalifornia, un road-movie avec Brad Pitt et David Duchovny, en 1993.
Avant de devenir cinéaste, Dominic Sena a tout d'abord exercé ses talents dans la publicité ou le clip, et en a ainsi réalisé plusieurs pour Janet Jackson à la fin des années 80, au sein de l'écurie Propaganda, comme ses illustres camarades David Fincher ou Michael Bay. C'est d'ailleurs le tournage d'une publicité, aux Jeux Olympique de Lillehammer en Norvège en 1994, qui lui donna envie de réaliser un film dans des conditions de froid extrême. Le froid et l'enfermement, explique-t-il, sont le terreau de la folie et par conséquent, le décor idéal pour situer un whodunnit, c'est-à-dire un polar dont l'objet est de coincer le mystérieux meurtrier.
Lorsque Silver est venu lui proposer ce thriller polaire, là où, parait-il, jamais un crime n'a été commis, Sena a donc sauté de joie. Et ce d'autant plus qu'il était fan du comic book dont le film est adapté. On imagine par ailleurs qu'il a pris un certain plaisir à faire tourner Kate Beckinsale, la belle héroïne d'
Underworld, qui joue ici la fliquette chargée de la sécurité dans une base scientifique en Antarctique, prise en pleine tempête de neige, avec un tueur féroce à l'intérieur. Bref, beaucoup de joie dans ce film à -90°, qu'il ne s'agit pas forcément de prendre au premier degré.
Dans le même genre vous pouvez trouver INSOMNIA ou encore THE THING .