UNE AUSSI LONGUE ABSENCE

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Palme d’or à Cannes en 1961 (ex-aequo avec Viridiana de Bunuel), Une aussi longue absence a obtenu la même année le prix Louis-Delluc. Un beau palmarès pour son réalisateur Henri Colpi qui, après avoir monté notamment Hiroshima mon amour, signait sa première réalisation.

Comme le film d’Alain Resnais, Une aussi longue absence s’appuie sur un scénario de Marguerite Duras. C’est d’ailleurs la romancière elle-même qui a proposé ce script à Colpi dont elle avait apprécié les montages. Et comme dans Hiroshima mon amour tourné deux ans auparavant, ce film évoque l’amour perdu et les fantômes de la seconde guerre mondiale.

Une patronne de bistrot de la banlieue parisienne, incarnée par Alida Valli, l’interprète de Senso de Visconti, croît reconnaître son mari porté disparu en Allemagne sous les traits d’un vagabond amnésique, joué par Georges Wilson. Le comédien fait ici une composition tout en intériorité, aux antipodes de son tonitruant personnage de capitaine Haddock dans Tintin et le mystère de la Toison d'or, sorti la même année que le film de Colpi.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE RETOUR DE MARTIN GUERRE (Est-ce bien Martin Guerre qui est revenu auprès de sa femme?) ou encore HIROSHIMA MON AMOUR (Un scénario signé Marguerite Duras : une histoire d'amour qui aborde les thèmes de la mémoire et de la seconde guerre mondiale).

Une aussi longue absence c’est quelque part l’histoire d’un amour qui ressuscite. Peu importe pour Thérèse si le nom de ce clochard n'est pas celui de son mari et peu importe si elle est la seule à penser qu'elle vient de retrouver son mari. Seules comptent pour cette femme les raisons du cœur. Un amour qu'elle croyait mort renaît après des années et c'est cela qui importe. Le script s’inspire d’un fait divers mais on retrouve ici bien des thèmes chers à Marguerite Duras : la mémoire, la fascination pour l'innocent, l'"idiot", l'oubli pour repartir à zéro, recommencer une nouvelle vie…

Henri Colpi attachait une grande importance à la musique, il a même écrit un ouvrage intitulé "Défense et illustration de la musique dans le film", et pour la bande originale de son premier long métrage il a fait appel à Georges Delerue. Le compositeur a entre autres signé la partition de la chanson "Trois petites notes de musique", interprétée par Cora Vaucaire dans le film. Cette valse, dont les paroles sont de Colpi, fut un immense tube en Allemagne et au Japon. Juliette Gréco l’a ensuite reprise, ainsi qu’Yves Montand. Le chanteur l’aurait enregistrée en partie poussé par sa femme Simone Signoret qui avait décliné le rôle principal d’Une aussi longue absence et aurait souhaité offrir ainsi une compensation morale à ColpI. La version de Montand est par ailleurs reprise sous forme d'un disque dans L'Eté meurtrier de Jean Becker lors de la scène du mariage.

Une aussi longue absence constitue indiscutablement une date dans la carrière du comédien Georges Wilson, qui était jusque là surtout connu pour ses interprétations sur les planches : Jean Vilar l’avait engagé dès 1952 au sein de la troupe du fameux Théâtre National Populaire. L’acteur a disparu en 2010 et quatre ans plus tard son fils, Lambert Wilson, à la veille d’ouvrir le festival de Cannes comme Maître de cérémonie, rappelait dans un entretien que son premier souvenir familial lié à Cannes était la palme d’or obtenue par Une aussi longue absence qui avait été un des événements les plus marquants dans la vie de son père.

En 1961, Une aussi longue absence reçoit la Palme d’or, ex aequo avec Virdiana de Luis Buñuel. Henri Colpi, monteur des films de Charlie Chaplin, Alain Resnais ou Henri-Georges Clouzot, réalisait alors son premier long métrage sur un scénario signé Marguerite Duras. Une ...

Très belle histoire, superbement filmée avec des dialogues délicats. Pas de parole pour expliquer ce que l'image et le jeu des acteurs peuvent montrer. Parmi plusieurs scènes splendides, j'aime particulièrement le recueillement quasi religieux devant le juke-box. Une palme ...

Remarques en vrac:_"...des rayons de l'aurore à la lueur..." (extrait de l'opéra "Le barbier de Séville" chantonné par le traumatisé)_"Chez nous, en France, le peuple soi-disant le plus pacifiste du monde, on trouve le moyen d'être en ...