SUNSET SONG

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Si vous aimez les grands espaces, Sunset Song est un film pour vous. Si vous appréciez la romance et le mélodrame, préparez vos mouchoirs, vous allez passer un très grand moment. Il y a du James Ivory chez le britannique Terence Davies, tant son cinéma fait la part belle, lui aussi, aux sentiments cachés, sans jamais négliger le contexte social.

Nous sommes en Ecosse au début du XXe siècle : un pays encaissé, ombrageux, accroché à ses traditions. Une société patriarcale aussi, où l’éducation se fait à la cravache. Le film est l’adaptation d’un roman populaire de Lewis Grassic Gibbon paru en 1932 dont le personnage principal est une jeune fille qui sacrifie son destin personnel afin de s’occuper de son père.

Sunset Song donne le premier rôle à un ancien mannequin Agyness Deyn, née en 1983. Sa première apparition à l’écran remonte à 2010 dans  Le choc des Titans où elle jouait Aphrodite. Depuis, on a également vu la jeune femme dans Ave César ! des frères Coen. Terence Davis réserve toujours une place de choix à ses personnages féminins. C’était déjà le cas dans Distant Voices, ou The Deep Blue Sea. Avec Agyness Deyn il tient une héroïne, une vraie. Sunset song est une ode à sa ravageuse humanité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AUTANT EN EMPORTE LE VENT (1939) (Un même type d'héroïne, dans un même pays accroché à ses traditions...) ou encore L'INVITÉ DE L'HIVER (1998) (Passé à la réalisation, Alan Rickman s'était passionné pour cette histoire qui se déroule en Ecosse, dont l'héroïne est une femme à qui la vie à tout pris...).

Il y a quelque chose de Autant en emporte le vent dans le film que vous venez de voir. Comme le personnage de Scarlett O’Hara, celui de Chris s’accroche à la terre de ces ancêtres avec une conviction quasi mystique. Les épreuves de la vie, loin de la terrasser, la renforcent et la transcendent. Pourtant, en y regardant de plus près, c’est peut-être Margaret Mitchell qui s’est inspirée du roman écossais, paru en 1932, soit quatre ans avant le sien...

Terence Davies magnifie son personnage féminin, autant qu’il bouscule la figure paternelle, comme il le faisait déjà dans Distant voices, inspiré de ses souvenirs d’enfant d’ouvrier à Liverpool dans les années 50. Il n’y a même rien à sauver chez cet homme excessivement dur qu’incarne Peter Mullan dans Sunset Song.

Acteur, mais aussi réalisateur, Peter Mullan a lui aussi mis beaucoup de son vécu pour incarner ce chef de famille autoritaire et violent. Dans Neds, qu’il avait mis en scène, il campait le père alcoolique du héros. Dans Tyrannosaur, de Paddy Considine, il interprétait un homme désespéré et brutal. Deux personnages, dramatiquement proches de celui qui fut son véritable père dans la vie comme il a pu l’expliquer maintes fois. Un impressionnant travail de thérapie.

Écosse, début du vingtième siècle. La jeune Christine Guthrie (Agyness Deyn), enfant d'agriculteurs de Kinraddie, se rêve héroïne de romans. Cantonnée à un horizon plus prosaïque, Chris tolère en silence les abus de son père, panse les plaies de son frère, tempère ...

Sunset Song, de l'excellent réalisateur britannique Terence Davies, que je découvre avec cet opus, m'est apparu comme un ovni au charme étrange et suranné (il est vrai que l'histoire se déroule entre 1900 et 1920). C'est un film lumineux, romantique, mais âpre ...

Le nouveau film de Terence Davies est présenté partout comme un film d'antiquaire, envahi de plans qui s'attarderaient sur la moindre tasse à thé. Or ce film est exactement le contraire du film académique. Terence Davies croit totalement au pouvoir de la mise en scène. Sunset ...