RENDEL

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Eh dîtes donc, ça ne vous dirait pas de regarder un bon film de superhéros finlandais ? Ah, je vois dans votre oeil, surtout le gauche, que vous êtes un tout petit peu circonspect ! Et pourtant, Rendel est un parfait exemple de ce que je viens de vous proposer.

L’histoire ? Oh ben c’est sûr qu’on ne va pas révolutionner le genre : un homme dont la famille a été massacrée par de méchants mafieux réunis dans l’organisation VALA, va se transformer en vengeur implacable. Derrière son masque, aucune place pour la compassion. Sous sa combinaison, plus d’espace pour un coeur qui bat mais au contraire des muscles tendus vers la violence sans pitié…

Alors c’est rude et violent mais c’est aussi un essai très réussi dans un genre qu’on croyait réservé aux productions hollywoodiennes façon Marvel ou DC Comics… Un projet étonnant, porté par le comédien Kris Gummerus, dont le physique sec et l’œil aiguisé correspond parfaitement au personnage désespéré qu’il incarne…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VIEUX FUSIL (Deux illustrations différentes d'un même point de départ : comment une tragédie injuste transforme un homme ordinaire en vengeur...) ou encore PUNISHER (Un homme au destin tragique, dont la famille a été massacrée par des mafieux, va se transformer en vengeur implacable...).

Je suis au moins certain d’une chose : avant de regarder Rendel, vous ne soupçonniez pas l’existence de Jesse Haaja, le réalisateur ? Je vous rassure, moi non plus ! Il faut bien reconnaître qu’à de très rares exceptions, le cinéma finlandais a du mal à franchir les frontières glacées de ce petit pays d’Europe du Nord, qui ne compte au passage qu’une centaine de salles de cinéma environ et produit chaque année une quarantaine de longs métrages. Il y a un nom en revanche qui a su ou pu dépasser ces limites : celui d’Aki Kaurismaki.

Ce réalisateur finnois, aidé au début par son frère Mika, signe depuis le début des années 80 une oeuvre exigeante, saluée dans de nombreux festivals comme celui de Cannes où il a reçu en 2002 le Grand Prix pour L’homme sans passé ou Berlin, où on lui a décerné l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur en 2017 pour L’autre côté de l’espoir. Ajoutons quelques autres titres marquants de sa filmographie comme Calamari union, J’ai engagé un tueur ou encore Le Havre, tourné en France avec Jean-Pierre Darroussin et André Wilms. Il s’agissait du premier volet d’une supposée trilogie consacrée aux migrants, poursuivie en 2017 par L’autre côté de l’espoir film à l’issue duquel  Kaurismaki a annoncé en 2017 mettre un terme à sa carrière, fatigué et bien décidé à vivre sa propre vie au lieu de raconter celle des autres…

Alors vous l’avez vu, Rendel (dont une suite est d’ailleurs sortie en 2019) se déroule dans les paysages rugueux de la Finlande, une terre que le cinéma a rarement explorée. Citons tout de même une exception notable : Le docteur Jivago, réalisé par David Lean en 1965. Ne pouvant tourner sa fresque historico-sentimentale en URSS, (guerre froide oblige), le metteur en scène de Lawrence d’Arabie choisit de reconstituer Moscou et les plaines Russes principalement en Espagne mais aussi d’utiliser la rigueur hivernale de la Finlande pour plonger Omar Sharif, Julie Christie ou Alec Guinness dans l’ambiance…