PREMIÈRE AFFAIRE

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Qu’on a aimé découvrir Noée Abita ! Dans Ava, elle irradiait le film de sa personnalité, de sa jeunesse enflammée, de ses grands yeux. Puis, du Grand Bain de Gilles Lellouche à l’excellent Slalom de Charlène Favier, elle montrait toutes les facettes de son jeu de jeune femme aux allures fragiles. Une sorte de mue s'opère avec Première Affaire. Si elle joue encore une jeune femme de 26 ans sans expérience, son regard à changé ; ses cheveux courts lui donnent une autre allure.  

En incarnant une avocate qui décide de défendre un témoin dans une affaire de disparition (très vite transformée en affaire de meurtre), Abita (et son personnage) font face à la cruauté du monde dans toute sa complexité. Son personnage fait face à l’agisme, à la défiance, aux mensonges. Surtout, elle comment nombre d’impairs qui la mettent en difficulté. 

L'inconfort créé par cette histoire est accentué par la dimension naturaliste de la mise en scène, ainsi que sa photo froide et directe. Surtout, Première affaire est un film de silences comme autant d’impuissances qui se révèlent. Les paroles sont plus souvent du poison et font perdre à l’héroïne le fil. 

Dans le duo qu’elle forme avec Anders Danielsen Lie (Oslo 31 août, Bergman Island), toujours impeccable, c’est aussi la rencontre de deux voix, deux intonations assez uniques. Le film de Victoria Musiedlak (dont c’est la première réalisation), fascine particulièrement pour ça : sa tonalité et son rythme étrange, sa lenteur supposée alors que tout va très vite et que mille questions sociales et morales se posent.