PETITE LEÇON D'AMOUR

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Un café parisien, des copies égarées, la lettre d’amour d’une lycéenne à son professeur de maths : il n’en faut pas plus à Julie, promeneuse de chiens à ses heures perdues, pour se lancer dans une folle enquête. Elle a peu de temps pour éviter le pire, l’adolescente semblant prête à tout. Par où commencer ? Retrouver le prof et l’entraîner jusqu’à l’aube dans une course effrénée contre la montre… Tel est le  synopsis du second film réalisé par la scénariste Eve Deboise, Petite leçon d’amour. 

C’est la fameuse « ultra moderne solitude » des grandes villes chantée par Alain Souchon qui a semble-t-il inspiré dans un premier temps pour écrire, seule, le scénario de son film. Ainsi sont nés ses trois personnages principaux, Julie (Laetitia Dosch), Mathieu (Pierre Deladonchamps) et Océane (Kim Truong) chacun étant à sa manière en situation de vulnérabilité, le troisième, l’élève donc, plus encore que les deux adultes qui, terriblement inquiets vont partir à sa recherche » « Comme si,  a déclaré Eve Deboise, ils s’aimantaient et en satellisaient d’autres, tout aussi paumés qu’eux… » 

Le quatrième personnage du film, c’est assurément Paris et sa périphérie, grande banlieue comprise. Petite leçon d’amour est de fait un road movie urbain. On passe ainsi des élégants ponts de Paris qui jouxtent des immeubles  en pierre de taille tout autant distingués à des décors plus durs, plus « graphiques », selon l’expression de la cinéaste, avec des vides et des cubes dans lesquels les deux héroïnes vont se perdre comme dans un labyrinthe…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NEW YORK-MIAMI (C'est Eve Deboise elle-même qui revendique cette filiation avec la comédie de Frank Capra où des "êtres insatisfaits s'égarent sur des chemins de traverse qui les mènent vers une bulle d'oxygène et de plaisir".) ou encore APRÈS VOUS (Avec ce film, Pierre Salvadori explorait à sa manière les ressorts de la comédie appliqués au comportement suicidaire de l'un des protagonistes incarné par José Garcia.).

Lors de la sortie de son film en salles, la scénariste et réalisatrice Eve Deboise mettait en avant son désir et son besoin de comédie. En évoquant notamment son amour des comédies américaines des années trente, quarante et cinquante : « Outre le plaisir cinématographique qu’elles nous procurent, disait-elle ainsi, elles nous remontent le moral en un clin d’œil. » Et de citer notamment le film de Frank Capra, New York Miami, avec Claudette Colbert et Clark Gable  dans les rôles principaux : « J’aime ce mouvement qui pousse des êtres insatisfaits à s’égarer sur des chemins de traverse et qui le mène vers une bulle d’oxygène et de plaisir. » 

Il est manifeste que la « petite leçon d’amour » à laquelle se réfère le titre du film d’Eve Deboise fait allusion à ces multiples rencontres que font les protagonistes du film et qui jalonnent leurs parcours. Une vieille dame isolée mais très accueillante, un surdoué livré à lui-même mais attentif aux autres, un cancre d’abord agressif mais qui change d’attitude et d’autres encore : tous ont en commun de donner à Julie comme à Matthieu des « petites leçons d’amour » sans prétention mais bien réelles et qui les font s’ouvrir aux autres comme jamais. 

Road movie, même urbain comme ici, oblige, une voiture occupe une place essentielle dans le dispositif scénaristique du film ! Et dans le présent, un modèle ancien  et donc bruyant. Qui plus est y, très étroit, propice par conséquent à des scènes de comédie fondées sur la proximité et la promiscuité forcées des deux protagonistes contraints de cohabiter dans un habitacle minuscule. Ou comment une simple voiture révèle toute son importance dramaturgique, tout en donnant à l’équipe de tournage du fil à retordre…

Quelle jolie surprise que ce petit film sorti de nulle part qui, à priori, ne paye pas de mine mais qu’on visionne avec beaucoup de plaisir. Le genre de production qui, sans crier gare, vous enchante sans discontinuer durant toute la durée de la projection. Une petite bulle ...

Ça se regarde mais il faut savoir que les personnages sont antipathiques, surtout la demoiselle mêle-tout prête à dénoncer du soi-disant abus d'un majeur envers une mineure quand elle même se fait passer pour une ado et envoie une photo de son décolleté à un mineur...Mais ...

Une loufdingue mytho, un prof alcolo totalement perdu, des chiens de race (ou pas), des jeunes avec des masques de Macron, toute une classe d'éléphants et d'autruches, une nuit entière pour éviter le pire, faite de suprises et de rebondissements (on ne sait jamais où ...