OMAR LA FRAISE

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Alger la blanche accueille deux lascars du milieu qui ont longtemps bourlingué en France. Mais c’est pas parce qu’Omar était une terreur de l’autre côté de la Méditerranée qu’il va faire la loi dans la terre d’origine.  

« Omar la fraise » est un film, un premier film même, signé Elias Belkeddar qui navigue entre le film de calibre et la douce rigolade.   

Cette comédie du bled est interprétée par deux pointures : Reda Kateb dans le rôle de la Fraise et Benoit Magimel en porte-flingue un peu bûche. Par ailleurs la découverte du film est l’excellente Meriem Amiar. Du rififi à Alger ? Et pourquoi pas ?  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAFIA BLUES DE HAROLD RAMIS (1999) (Même les plus implacables des mafieux peuvent avoir un épisode dépressif. Alors la thérapie leur permettra peut-être de revenir aux affaires. Psychanalyse et flingues font bon ménage dans cette hilarante comédie où de Niro, comme souvent, excelle à se parodier.) ou encore SONATINE DE TAKESHI KITANO (1993) (Référence explicite de Belkeddar l'acteur-cinéaste japonais s'est révélé avec ce film de Yakuza où la violence extrême cohabite avec une poésie inattendue, des moments de méditation et des situations de comédie. Le ton Kitano a toujours oscillé entre ces différentes inspirations.).

Pourquoi la fraise ? Le cinéaste s’est inspiré de tous les surnoms exotiques dont s’affublent les voyous, souvent pour dissimuler leur véritable identité. En l’occurrence le truand est connu « parce qu’il opère comme un dentiste ». Ni fleur, ni couronne en quelques sortes. Le film a été écrit pour évoquer les deux cultures, celle des Algériens qui ont grandi en France et ceux qui sont restés au pays. Le médiateur de ces relations tragi-comiques : le monde des voyous.  

Elias Belkeddar a appris à écouter la faconde algéroise et l’art de parler haut et s’invectiver affectueusement, très présent dans les pays du bassin méditerranéen. C’est aussi une des qualités de spontanéité d’un film peuplé à la fois d’acteurs professionnels et d’amateurs recrutés sur place. Belkeddar a donc commencé par écouter les siens. Ce cinéaste pétri de cinéphilie a grandi dans une culture algéro-russe. Un de ses frères ainé a créé Iconoclast, une structure de production où il a appris les métiers du cinéma, avant de passer, accidentellement, à la réalisation.  

Le scénario a été écrit après plusieurs séjours à Alger et de multiples rencontres avec des personnages locaux. Le cinéaste voulait un film entre « Kitano et le néo-réalisme italien ». Les deux stars du film ont accepté en 24 heures, Magimel sur une simple rencontre, sans même avoir lu le script. Kateb et lui ne se connaissaient pas mais ils sont devenus instantanément complices. Il y a le talent bien sûr mais aussi l’alchimie entre artistes. Et cela se voit dans le film. 

Film qui tarde un peu à démarrer, car au départ, le mélange film de gangsters parsemé de violence et l'humour de certaines autres situations ne prend pas (comment rire de certaines scènes, filmées sans second degré ?), mais ensuite ça se rééquilibre plutôt bien. Le ...

Entre un clip de Romain Gavras et un Tarantino à la sauce DZ, Omar la Fraise permet à Reda Kateb, sorte de Nick Cave du bled période Dig, Lazarus, Dig!!! , et Benoît Magimel, toujours aussi immense lorsqu'il dezingue son image, loosers magnifiques autant qu'attachants, ...

L'affiche et le casting m'ont séduit mais je n'avais aucune idée du sujet du film. Je craignais une comédie populaire française foireuse. Mais bon, Magimel, j'aime bien ses choix de carrière même si ses films ne me plaisent pas forcément, et Reda, il a quand ...