BONNE CONDUITE

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Le film doit alors autant à Fargo et ses personnages pas toujours malins, avec en toile de fond une vraie enquête, qu’à La Cité de la peur, qui s’amusait déjà à prendre comme sujet un serial-killer sur la Croisette à Cannes. Cette fois-ci, l’histoire se passe en Bretagne, à Douarnenez. Mais contrairement au film des Nuls, l’enquête est aussi racontée au premier degré, avec son suspense et ses rebondissements. Jonathan Barré suit une voie tracée de George Lautner à Alexandre Astier : pour faire une bonne comédie, il faut la traiter avec sérieux. Si le film est extrêmement drôle, référencé et joue sur le rythme à l’intérieur des scènes (ce qui est le premier ressort de la comédie), il s'empare aussi d’un sujet sérieux (la délinquance routière et les morts qui vont avec).  

S’ils ne participent pas à l’écriture, les compères du Palmashow sont de la partie dans les rôles des flics pas futés mais pas débiles non plus. Des rôles écrits sur mesures : on sent que le réalisateur les connait par cœur, depuis leurs sketches à la télévision jusqu’à leurs deux films ensembles La folle Histoire de Max et Léon et Les Vedettes. Mais la vraie star du film, c’est la géniale Laure Calamy, choisie parce qu’aussi à l’aise en comédie que dans le drame, dans le rôle pas évident de la vengeresse pétillante et extravertie. Outre ces têtes d’affiches, quel plaisir de retrouver Tchéky Karyo, Thomas VDB ou encore Olivier Marchal ! 

Dans le même genre, vous pourriez aimer Rebelles d’Allan Mauduit que le réalisateur avait en tête au moment d’écrire Bonne conduite. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HOTT FUZZ (Une autre parodie policière culte et délirante.) ou encore FARGO (Le film rend explicitement hommage au chef-d'oeuvre des frères Coen avec ses flics toujours futés.).

Avez-vous repéré que juste après la scène de l’accident censé tuer le personnage de Tchéky Karyo, on aperçoit sur un mur au fond une affiche de prévention routière avec écrit « attention, ça va couper !  » ? Si vous avez vous La Cité de la peur d’Alain Berbérian et avec le trio Chabat, Farrugia et Lauby, vous aurez la référence, puisque le personnage de Tchéky disait ça au téléphone juste avant de se faire découper. Des références de ce genre, il y en a des tonnes dans Bonne Conduite. Toujours dans la droite lignée du film culte des Nuls, l’indice laissé par la victime est évident. Le nom de Keyser Söze (référence explicite à Usual Suspect) est en fait le nom du bateau du méchant du film. Dans La cité de la peur, c’était le prénom d’Odile que le meurtrier écrivait en partie sur les scènes de crimes.  

Les clins-d’oeil font le sel de ce genre de films. Ici, on remarquera que le véhicule volé par Pauline sur le port arbore fièrement le nom de l’entreprise d'ostréiculture : L’écailler du cinéma. Ce sont aussi des mouettes menaçantes comme dans Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, les hommages à David Fincher, à Shane Black ou même à Rocky (le gros toutou du film s’appelle comme celui qu’avait Sylvester Stallone au moment de tourner Rocky) qui amusent.  

Il y a aussi le cas des portraits affichés un peu partout de Thomas Ngijol dans le « rôle » du fiancé de Pauline tué par un chauffard. À ce propos, Jonathan Barré s’amuse : «  J’ai longtemps cherché [à qui demander si je pouvais utiliser son image], et finalement j’ai proposé « l’affaire » à Thomas. Car il a beaucoup d’humour et de recul. Cela a été génial. Ma cheffe déco a accroché, partout où elle le pouvait, des photos de Thomas. » Des guest comme on les aime.

BONNE CONDUITE est le troisième film de Jonathan Barré, accompagné de ses fidèles acolytes du Palmashow, Grégoire Ludig et David Marsais. Mais si je pensais aller voir un film du Palmashow et me fendre à coup sûr la poire, j'ai été pris à contre-pied par cette proposition ...

Je le balance tout de suite... je suis heureux d'avoir été payer un ticket de cinéma pour aller voir ce film (même si la caissière était aussi aimable qu'un gardien de goulag !). D'accord, ce n'est pas celui du siècle. D'accord, ce n'est pas exempt de défauts (sur lesquels ...

Après le gros flop des Vedettes, Jonathan Barré revient pour un film qui n’est pas exactement estampillé comme « du Palmashow », même si les deux comparses y participent : Bonne conduite se présente comme une comédie policière, dans laquelle une psychologue spécialisée ...