NOS PLUS BELLES ANNÉES

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Si l’on dit un film avec Barbra Streisand et Robert Redford, les cinéphiles pavloviens crieront « Nos plus belles années » de Sidney Pollack (1973). Et les femmes pleureront. On est confronté à un film générationnel dont le succès a laissé des traces.

L’amour et la politique sont les deux passions de la jeunesse. Et sur près de 15 ans, c’est l’histoire tumultueuse d’étudiants puis d’adultes, dans une Amérique traversée par l’influence communiste, blessée par la guerre, et ébranlée dans sa démocratie par l’hystérie mac carthyste.

Il est artiste désinvolte et séducteur, le prototype du WASP(white anglo saxon protestant), elle est communiste et juive. Comme le dira le scénariste : ils vont s’aimer contre. Contre leur milieu, leur nature et leur conviction. Ce que résume le titre original (qui fut aussi une chanson et un tube de Streisand) : « The Way we were » . Qu’on traduira par « le chemin que nous suivions ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GROUPE (Comme un prologue à "Nos plus belles années", ce film méconnu de Sidney Lumet nous raconte le parcours d'un groupe de jeunes femmes dans l'Amérique des années 1930) ou encore NOS MEILLEURES ANNÉES (2000) (Cette fresque italienne (six heures en deux parties) se rapproche par son titre du film de Sydney Pollack et, comme celui-ci, elle fait le portrait d'une époque (ici, les années 60).).

C’est l’histoire d’un film qui devait être politique et qui est devenu sentimental. « Nos plus belles années », grâce ou à cause de cette inflexion , est devenu un classique de la love story, tout en restant une oeuvre contestataire. Le scénario sous la plume d’Arthur Laurents, lui-même blacklisté par le mac carthysme, est un des premiers à évoquer cet ostracisme. L’homme s’est inspiré de sa propre histoire d’amour avec Farley Granger, en la transposant vers un couple hétéro, ce qui était à l’époque plus politiquement (et commercialement) correct.

Le film initialement devait être confié à Peter Bogdanovich et joué par Warren Beatty. Finalement Pollack et Redford y entamèrent la deuxième de leurs 7 collaborations. Sur le plateau, même si un respect mutuel animait les deux stars, elles étaient totalement antagonistes dans leurs approches dramatiques. Redford, désinvolte, jouait à l’instinct, sans se préoccuper de considérations extérieures, quand Streisand tous les soirs, harcelait le cinéaste de coups de téléphone pour mieux analyser les scènes qu’elle aurait à jouer le lendemain. Quand on demanda à Redford ce que portait Streisand dans leur scènes d’amour il cita Marylin Monroe en répondant « juste Chanel n° 5 ».

Le cinéaste dut finalement amputer son film de certaines scènes liées au mac carthysme. L’ironie du sort est que Dalton Trumbo, lui même victime de la chasse au sorcière, avait participé au scénario sans être crédité au générique. Au moment de « The way we were » les Etats-Unis étaient en pleine crise du Watergate, qui allait déboucher sur la démission du président Nixon en 1974. L’histoire se répétait, même si Hollywood n’était plus une roue de secours du pouvoir. Le film reçut deux oscars, un pour la musique de Marvin Hamlisch, l’autre pour la meilleure chanson originale devenue un standard « The way we were ». Comme son titre l’indique.

Film mythique entre deux êtres que tout semble opposer au départ et qui traversent ensemble les années de guerre puis la sombre époque du maccarthysme au rythme de leur amour qui défie les lois de la logique (ce qui est le propre de l’amour, finalement…) La fin est nostalgique ...

Quand on évoque le Nouvel Hollywood, on ne pense pas spontanément à Sydney Pollack - et encore moins à "The Way We Were". Pourtant, entre 1968 et 1979, le réalisateur américain tournera pas moins de dix films, dont certains s'inscrivent complètement dans ce mouvement de ...

Le film raconte la liaison durant une quinzaine d'années, depuis la fin des années 1930 au MacCarthysme du début des années 1950 d'un couple qui était très différent, mais fou amoureux. Au moment d'écrire cette critique, je n'avais vu Nos plus belles années qu'une seule ...