NEW LIVES

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Russell sort de prison après 20 ans de taule. Sa démarche chaloupée et son air hagard montre qu’il est bien largué par la vie. Et qu’il a beaucoup de mal à se faire à cette époque qu’il ne connaît pas. Un soir, il tombe sur un bébé abandonné dans la benne à ordure du fast-food ou il officie comme plongeur pour subsister. Seul au monde, Russell s’improvise alors protecteur de cette petite créature qui va peut-être donner enfin un sens à sa vie.

Typique d’un certain cinéma indépendant américain focalisé sur les états d’âme de ses personnages, New Lives (également titré Adopt a Highway) a deux atouts de taille pour accrocher le regard.  D’abord l’interprétation à fleur de peau d’Ethan Hawke, magnifique de sensibilité exacerbée dans le corps de cet homme qui s’improvise nourricier d’un bébé à coups de gestes aussi maladroits que tendres. Ensuite par la photo au ton rouge/ocre et clair-obscur absolument fascinante qui semble faire ressortir l’état mental et les émotions du personnage principal.

Malgré son aspect très « spleenesque » New Lives est aussi et surtout un feelgood-movie tendre et plein d’espoir dans la mesure ou tous les personnages croisés par Ethan Hawke sur son chemin (flics, voisine, vendeuse de supermarché) semble être portés par la grâce. Bref, une ballade douce au ton folk qui a le goût d’une parenthèse enchantée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SCUM (Une virée réaliste dans une prison pour mineurs en Angleterre. Un film choc signé Alan Clarke) ou encore LE RÉCIDIVISTE (Drame social où Dustin Hoffman tente de rentrer dans le droit chemin après un passage en taule.).

Parmi les six producteurs de New Lives (dont Ethan Hawke et sa femme Ryan) se trouve Jason Blum. Producteur via sa société Blumhouse de près de 150 films à petits et moyens budgets, Jason Blum est surtout connu pour avoir initié des films d’horreur à succès comme les franchises des Paranormal Activity et autre Insidious. Mais, de temps à autre, Blum s’éloigne du genre en pariant sur des films purement dramatiques comme BlacKkKlansman de Spike Lee, Whiplash de Damien Chazelle et, donc, New Lives de Logan Marshall Green.

Logan Marshall Green, qui réalise ici son premier film, était déjà connu comme acteur. Après avoir débuté dans des séries télé des années 2000 comme New York Unité Spéciale et 24h Chrono, il est apparu dans quelques films comme le polar urbain L’Elite de Brooklyn ou le huis clos horrifique Devil avant de se faire repérer en 2012 dans Prometheus, le space-opéra de Ridley Scott. Second couteau dans des blockbusters comme Spiderman Homecoming ou Snowden d’Oliver Stone, Logan Marshal Green tient aussi la tête d’affiche dans des films fantastiques à petits budgets comme The Invitation et Upgrade.

Malgré sa notoriété à Hollywood, Ethan Hawke, contrairement à la plupart de ses collègues célèbres, refuse de tourner dans des blockbusters insipides. Ainsi l’acteur, qui a commencé sa carrière à l’âge de 14 ans dans Explorers de Joe Dante, fait naviguer sa filmographie entre la série B d’action (comme le remake d’Assaut signé Jean François Richet ou la série des American Nightmare) et des films d’auteurs très portés sur la psychologie de ses personnages (comme Before Midnight de Richard Linklater ou Maggie a un plan de Rebecca Miller).

Adopter une autoroute... Derrière ce titre étrange, qui fait référence à un programme américain de sponsorisation de segments d'autoroute pour garantir leur propreté (?!), se cache un très beau petit film signé Logan Marshall-Green, cet acteur souvent associé à Tom Hardy ...

J'y croyais pas trop après avoir vu la bande annonce mais comme il y a Ethan Hawke dedans, je voulais quand même le voir. Et j'ai bien fait.Le récit est on ne peut plus basique, sans pour autant traîner inutilement en longueur ; c'est tellement à l'opposé ...

Mais qui est ce Logan Marshall-Green ? Vous savez, c'est l'un des scientifiques stupides dans Prometheus (le compagnon de Noomi) ou encore ce paraplégique qui se transforme en Robocop dans Upgrade Et bien une chose est sûre, c'est qu'il est meilleur derrière la caméra que devant. ...