MONSIEUR AZNAVOUR en VOD
- De
- 2024
- 134 mn
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- Aventure / Action
- France
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
La multiplication des biopics musicaux (Freddy Mercury, Amy Winehouse, Aretha Franklin et Elton John ont déjà eu le leur) n’avait aucune raison de s’arrêter aux frontières françaises. Avec Monsieur Aznavour, Grand Corps Malade et Mehdi Idir n’ont pas choisi le moindre des monuments nationaux. Raconter en un peu plus de deux heures la vie de cet enfant d’immigrés arméniens, qui a d’abord monté un duo avant de connaître une longue traversée du désert, et n’est arrivé en haut de l’affiche qu’à la sueur de son front et sa plume, n’est pas chose aisée. Fait d’ellipses nécessaires et de climax musicaux, le troisième long-métrage du duo après Patients et La vie scolaire, trouve rapidement le bon rythme.
On y découvre ainsi un Aznavour bourreau de travail, tout à la fois sûr de son talent et dans le doute permanent, freiné par son physique et ses origines à une époque où le racisme décomplexé s’exprime librement dans la plume des critiques puis avide de gloire. Surtout, Monsieur Aznavour est le portrait d’un éternel insatisfait, qui semble n’avoir jamais trouvé l’assurance de sa propre réussite.
La belle idée des co-réalisateurs est de s’arrêter parfois plus longuement sur des aspects méconnus de la carrière du chanteur. Comme son duo de music-hall avec Pierre Roche, pianiste et compositeur, ici incarné par le discret Bastien Bouillon. Ou ses années passées dans l’ombre d’Édith Piaf, qui en fit son chauffeur, son répétiteur et son homme à tout faire. L’actrice Marie-Julie Baup incarne d’ailleurs une Môme gouailleuse et torturée à la fois, tour à tour protectrice et cruelle, second rôle exceptionnel.
Mais le plus difficile restait évidemment de trouver le premier. Pour incarner le costume du crooner, le choix s’est porté sur Tahar Rahim, et force est de constater qu’il est impossible, après visionnage, d’imaginer qui que ce soit d’autre à sa place. L’acteur n’a pas seulement perdu du poids ou travaillé le chant et le piano avec acharnement pendant six mois, il parvient également à se faire plus petit, plus voûté, épousant jusqu’au moindre tremblement de Charles Aznavour. Si les notes les plus aiguës ont dû être recréées en mixant sa voix et celle de l’icône disparue, c’est bien lui qui interprète la plupart des titres de la bande-originale du film. For me, formidable.