MON FRERE

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La première séquence de Mon Frère se passe de dialogues. Il suffit d'une poignée de plans pour énoncer la situation : celle d'un adolescent envoyé en CEF. Les Centres Educatifs Fermés sont une alternative à la prison pour les mineurs. Le troisième long métrage de Julien Abraham s'essaie lui à en être une aux films sur la population des banlieues.

Le point de vue est franc, n'occulte pas le fonctionnement de ces centres tout comme ceux d'un système judiciaire et leurs brutalités, mais ne se clame pas documentaire. Le socio-réalisme n'est qu'une donnée de départ, Mon Frère explorant tout comment une jeune génération s'enferme dans des mécanismes ; comment ils mènent à une violence ordinaire.

Parmi les outils utilisés pour en venir à bout, Abraham en aborde ici, un, étonnant : la psychoboxe, technique utilisant la boxe comme exutoire des paroles refoulées. Son principe ? Des combats courts mais avec interdiction de porter les coups sur l'adversaire. A l'inverse donc de Mon frère, film qui frappe fort et durablement les esprits.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA TÊTE HAUTE (Parce qu'il suit comme Mon frère, le parcours d'un adolescent en CEF comme le travail des éducateurs spécialisés.) ou encore SCUM (Un regard, anglais cette fois-ci, sur les centres pour délinquants juvéniles).

En 2013, Julien Abraham proposait un regard sur le rapport à la jeunesse actuelle et la violence avec La cité rose, immersion dans le quotidien d'un môme découvrant en parallèle la hiérarchie sociale de son quartier et ses sentiments amoureux. Devant l'écho provoqué par la sortie du film, le réalisateur et son scénariste Jimmy Lapora-Trésor ont souhaité prolonger cette analyse, avec un nouveau long-métrage, mais en cherchant à ne pas tomber dans les clichés des films sur la banlieue.

En cherchant comment s'en démarquer tout en restant fidèle à une réalité, Abraham découvre A poings nommé, livre de Richard Hellbrunn sur la pratique de la psychoboxe, processus de thérapie pour le moins singulière, mise en place par des psychologues pour essayer de canaliser, transformer une colère se manifestant de plus en plus par la violence chez certains jeunes, via des micro-combats de boxe anglaise, dans le but de déclencher et libérer une parole. Abraham et Lapora-Trésor complèteront cette approche par des rencontres avec des éducateurs spécialisés, au contact des adolescents placés en Centre Educatifs Fermés, univers que le réalisateur avait approché lors de débats et projections de La cité rose. La production et le réalisateur feront d'ailleurs appel à des jeunes placés dans ces centres, les faisant assister au tournage afin de s'assurer d'une authenticité.

Dans un même principe, un casting sera organisé au sein de structures socio-éducatives, menant à des ateliers de travail. Pour autant, le rôle principal, celui de Teddy, sera attribué à MHD, valeur montante du rap. Le personnage de la psychologue sera lui confié à Aïssa Maïga. Le choix d'engager une femme dans un univers essentiellement masculin, correspondant lui aussi à une réalité : pour l'écrire, Abraham et Lapora-Trésor se sont inspirés d'une des plus réputées pratiquantes de la psychoboxe. L'actrice, déjà adepte de la boxe classique, aura appris à joindre les gestes à une quête de parole libératrice.

Ce film est une découverte totale pour moi. C'est aussi une très bonne surprise. J'ai fait la connaissance de Teddy. Teddy est un mineur, sans histoires, très attachant. Pourtant, sa vie bascule lorsqu'il se voit accusé du meurtre de son père autoritaire et violent. Il est ...

Déjà auteur d'un surprenant Made in China sorti il y a à peine quelques semaines, voici un autre film de Julien Abraham qui sort en salle... Teddy va rejoindre un CEF en attendant son jugement aprés avoir tué son pére. Là bas, il va croiser une bande de jeunes qui, comme ...

Voilà un film qui mérite à mes yeux d'être vu. Mon Frère avec un incroyable MHD est juste un film formidable sur la famille, les centres éducatifs fermés et la violence entre jeunes. Avant de commencer je ne peux que le relier au film "La tête haute". L'histoire est amenée ...