MASAAN

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Masaan veut dire bûcher en français. Et le bûcher en question c’est celui sur lequel brûlent les corps des morts à Varanasi, ou Bénarès. C’est donc dans la ville sainte des Hindous au bord du Gange que vont s’entrecroiser deux histoires. Celle d’une jeune femme victime d’un chantage de la part d’un flic corrompu pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage et celle d’un étudiant confronté à un amour interdit parce que celle qu’il aime appartient à une caste supérieure.

Avec cette première réalisation de Neeraj Ghaywan, on est loin de certaines romances convenues de Bollywood. Pas de scènes chantées et dansées ici mais un film qui entend émouvoir à travers des situations réalistes – « mais réaliste ne veut pas dire ennuyeux », précise le metteur en scène.

Faute de trouver en Inde la totalité de son financement, Ghaywan s’est tourné vers la France si bien que la musique de cette coproduction est signée Bruno Coulais, le compositeur des Choristes. Projeté dans la Sélection Un certain regard à Cannes en 2015, Masaan a obtenu le prix Fipresci de la critique internationale.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DEVDAS (Une histoire d'amour impossible à cause de barrières sociales traitée toutefois dans un style "bollywoodien".) ou encore GANGS OF WASSEYPUR (Neeraj Ghaywan a été assistant-réalisateur sur ce film interprété par Richa Chadda , il en a aussi signé le making of.).

Le parcours du réalisateur Neeraj Ghaywan illustre en lui-même ces contradictions et tiraillements entre tradition et modernité qui sont au coeur du récit. Au départ, Ghaywan a suivi de hautes études de commerce et obtenu un poste de manager très bien payé. Ce job faisait la fierté de ses parents qui ont entrepris d'arranger son mariage. Mais, comme il le raconte lui-même, il n'était pas heureux et pleurait sans arrêt. Il a alors décidé de se réorienter  vers le  cinéma et a commencé à travailler comme critique. Ses parents ne lui ont pas parlé pendant six mois !

Ghaywan, qui se sent très proche des frères Dardenne, n’aime pas le fait que le cinéma indien doive systématiquement aborder une « problématique » sociale, politique ou démographique. « Pourquoi un film ne pourrait-il pas se contenter de raconter une histoire ? Si je souhaitais montrer la réalité telle qu’elle est, je ferais un documentaire. Ce sont les rapports entre êtres humains qui m’intéressent avant tout. » Bien entendu, il reconnaît que son film montre qu’une femme cultivée peut être mal considérée socialement. Et si on rencontre très peu de femmes libérées sexuellement dans le cinéma indien, il se défend d’avoir voulu brosser le portrait de l’une d’entre elles parce que ce serait « tendance »

Richa Chadda, l'interprète de Devi, jouait dans le très remarqué Gangs of Wasseypur, sur lequel Neeraj Ghaywan était  assistant. Pour la comédienne, l’un des grands mérites de Masaan est de ne porter aucun jugement sur la sexualité féminine. La comédienne est consciente que ce film ne peut pas bouleverser deux à trois mille ans de société patriarcale, mais c'est une petite brèche dans le mur. Elle souligne que « c'est bien de pouvoir entendre la voix d'une femme qui se bat pour être acceptée. Masaan n'est pas un manifeste féministe mais l'histoire d'une évolution spirituelle à Bénarès, la ville des morts ». Elle ajoute que s'il y a des changements en Inde, elle ne les verra probablement pas de son vivant, mais que ces dernières années, les scénaristes indiens traitent davantage de thèmes comme les droits de la femme, l’éducation…

Masaan est un drame indien qui nous emmène dans un pays ou la tradition, ou l'honneur ont une place encore importante voir indécente. Cette histoire avec de multiples personnages nous fait découvrir une Inde avec ses rituels... Difficile d'être une jeune femme et de désirer ...

On peut ressortir très énervé de ce film.. Enervé après certaines traditions indiennes qui freinent le développement de ce pays tellement fascinant. Enervé après le traitement infligé aux femmes indiennes par une société toujours aussi masculine... Quand on est un ...

Masaan a été coproduit par Arte France Cinéma et Pathé, il a été présenté au festival de Cannes en 2015. Loin des codes bollywoodiens, ce film indien est garanti sans chant ni danse ! Le réalisateur Neeraj Ghaywan aime tourner des films sociaux, au plus proche de ...