LA FILLE DU PATRON

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La fille du patron c’est Christa Theret. La jeune comédienne qui a débuté à onze ans dans Le Couperet aux côtés de José Garcia avant de donner la réplique à Sophie Marceau dans LOL incarne ici une ergonome qui mène une étude dans l’usine de son père. Tout en travaillant auprès des employés de cette entreprise de textile, elle va avoir le coup de foudre pour un chef d’atelier, interprété par Olivier Loustau.

Le comédien fétiche d’Abdellatif Kechiche, vu notamment dans La Graine et le Mulet, est aussi le réalisateur de cette histoire d’amour doublée d’une chronique sociale sur fond de crise économique. Et si Olivier Loustau situe son premier long métrage au coeur d’une usine c’est parce qu’il est lui-même fils d’ouvrier. Dès l’écriture, il avait à coeur de représenter les classes populaires de façon vivante, sans misérabilisme. Il voulait "montrer ces héros ordinaires avec leurs forces et leurs faiblesses".

Julie Gayet, qui a coproduit La Fille du patron, a aussi souligné de son côté l’importance de "tourner un film dans le monde ouvrier, un monde sous-représenté dans les films". Elle ajoute que ce récit avec "ces gueules, ces tronches" qu’on voit rarement  à l’écran, c’est le cinéma qu’elle aime.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES BEAUX JOURS (Une histoire d'amour qui fait fi d'une différence d'âge marquée) ou encore RESSOURCES HUMAINES (Relations familiales et problèmes sociaux dans une usine).

Olivier Loustau ne voulait pas donner du monde ouvrier une image passéiste et il s’est donc mis en quête d’une usine moderne équipée de machines récentes et graphiques.
Pourtant la réalité à rejoint la fiction et, entre le moment où il a choisi l’entreprise Bel Maille de Roanne, et le début du tournage, des difficultés se sont accumulées et la société a été mise en liquidation. Un parallèle cruel s’est mis en place entre le film et l’univers qu’il entend décrire.
Le réalisateur qui souhaitait faire jouer des employés de l’entreprise sinistrée a dû se montrer particulièrement convaincant pour leur faire comprendre d’où venait sa motivation. Il leur a expliqué qu’avec La Fille du patron, il voulait rendre hommage à son père et à la classe ouvrière plus généralement. Bel Maille a été liquidé deux mois et demi après la fin des prises de vues mais l’équipe est venue présenter la toute première projection aux ex-ouvriers de cette usine de textile.

Le rugby occupe une place importante dans cette histoire de solidarité et les amateurs de ballon ovale n’auront d’ailleurs pas manqué de reconnaître Sébastien Chabal qui fait une courte participation amicale lors du match final. Olivier Loustau a d’ailleurs pratiqué ce sport comme 3ème ligne et considère que c’est un des rares espaces de la mixité sociale aujourd’hui.  Pour le réalisateur, "c’est le sport collectif par excellence, où l’individu n’est rien sans les autres, aussi talentueux soit-il." Avec les valeurs de sacrifice, de solidarité et de courage qu’il véhicule le rugby était une métaphore idéale "pour représenter le milieu ouvrier et exprimer son combat pour la dignité".

Pendant l’écriture du scénario, Olivier Loustau avait en tête le "Garden of Love" de Fixi  interprété par Winston McAnuff et tout naturellement il a proposé à Fixi de composer la bande originale. Ce pianiste-accordéoniste, ex-membre du groupe Java, était tout indiqué pour créer une musique enlevée à l’unisson de l’énergie à l’image. Quant au morceau "Night boat to Cairo" du groupe Madness sur lequel dansent et se rapprochent les personnages  de Vital et Alix, le metteur en scène l’a retenu parce qu’il lui semblait juste socialement et qu’il correspond à l’adolescence de Vital. Il a d’ailleurs choisi ce morceau bien en amont du tournage pour être certain que les droits puissent être négociés et obtenus à temps.

Olivier Loustau nous détaille dans ce film, chaque geste des ouvriers d'une manufacture de textile dans le sud de la France. C'est un bonheur de les voir se battre après le boulots sur le terrain de rugby, Chaque détail y est aussi jusqu’à la moindre goutte de sueur. C'est ...

Olivier Loustau dépasse la vision bourdieusienne caricaturale que l'on peut trouver dans Ressources humaines, échappe à la lutte sociale version Discount, ni au misérabilisme de La Loi du marché. Ici, pas de lutte syndicale, pas de propos politiques. Plus que d'autres, malgré ...

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