MAMAN

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Ca pourrait n’être qu’une comédie en forme de vaudeville sur la notion de maternité mais ça dévie rapidement vers quelque chose de plus sombre et de plus cruel. Dans Maman, Alexandra Leclère explore le thème des non-dits familiaux, des conflits trop longtemps remisés sous le tapis et qui un jour ou l’autre rejaillissent dans la violence et la passion...

Vous allez faire la connaissance de Sandrine et Alice. Elles sont sœurs, elles ont une maman et pourtant c’est comme si elles étaient orphelines. La raison ? Leur mère n’en est pas vraiment une : absente, distante, rude et sans pitié, cette femme a fait de leur enfance un cauchemar. Les deux jeunes femmes l’ont donc volontairement oubliée mais « maman » va se rappeler à leur mauvais souvenir ! Un retour qui va basculer dans un règlement de compte en forme de séquestration et de questions-réponses aux enjeux vitaux.

Pour incarner ce trio, il fallait trois actrices solides : Marina Foïs, Mathilde Seigner et Josiane Balasko font plus que remplir leur mission.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES INVITES DE MON PERE (On croit toujours tout savoir de ses parents : normal, on vit avec eux depuis si longtemps ! Mais que Michel Aumont révèle sur le tard une passion pour les jeunes immigrées moldaves ou que Josiane Balasko rechigne définitivement à dire "je t'aime" à ses deux filles et c'est tout le fragile équilibre de la famille qui vole en éclat !) ou encore QUITTE MOI...SI TU PEUX ! (Meg Ryan et le tandem Marina Foïs-Mathilde Seigner : même comabt ! Rien ne vaut une bonne séquestration pour faire bouger les lignes... Celles d'un mari infidèle d'un côté, celles d'une marâtre mal-aimante de l'autre !).

En 2004 déjà Alexandra Leclère s’était attaqué aux liens parfois distendus qui maintiennent les familles à flot... Les sœurs fâchées offrait à Isabelle Huppert et Catherine Frot deux personnages que tout oppose : style de vie, fréquentations, objectifs.

Avec Maman, la jeune réalisatrice affronte à nouveau ces démons-là, mais cette fois à travers la figure d’une mère qui n’en a que le nom. Josiane Balasko donne toute sa gouaille, sa rondeur et son coffre à ce monstre d’égoïsme qui va soudain être mise face à ce qu’elle a trop longtemps nié : ses filles ! Balasko est parfaite dans ce rôle là : Le Père Noel est une ordure, Sac de noeud, Gazon maudit ou La Clef lui ont déjà permis d’aborder un registre qu’elle adore, ne craignant pas parfois d’en faire trop. Ici, la partition est plus sensible car, vous l’avez vu, en fin de film, cette maman le redevient vraiment...

En face, deux comédiennes au parcours très différents, qui trouvent ici l’occasion de confronter leurs tempéraments ! De Marina Foïs, on a d’abord découvert l’outrance poétique et outrancière des « Robins des bois ». Une troupe de café-théâtre passée par la case télé de laquelle ont émergé d’autres talents comme Jean-Paul Rouve ou Maurice Barthélémy. Elle enchaîne depuis quelques années des rôles toujours marquants : femme battue et humiliée dans Darling, comédienne névrosée dans Le Bal des actrices ou flic obstinée dans « L’immortel ». Son travail est régulièrement récompensé de vrais succès au box-office : Le Code a changé, Polisse ou L’homme qui voulait vivre sa vie.

Reste l’autre sœur de Maman : Mathilde Seigner, une des actrices préférées du  public. Belle-maman, Une hirondelle a fait le printemps, Camping, « Harry un ami qui vous veut du bien » ou La Guerre des boutons ont assis sa réputation de faiseuse de succès à la langue bien pendue, pour qui la promotion d’un film est toujours l’occasion de régler un compte ou deux ! Pas étonnant donc qu’elle se soit trouvée aussi à l’aise dans le registre de Maman !