LOLO

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 Lolo , le sixième film réalisé par Julie Delpy, c’est d’abord le film d’une cinéaste qui dans la vraie vie est également la mère d’un petit garçon de six ans qu’elle n’hésite pas à surnommer son « petit empereur ».
C’est ainsi d’ailleurs que Julie Delpy raconte la toute première origine de son film coécrit avec Eugénie Grandval.
Le film se veut d’abord le portrait d’un couple, un couple pas comme les autres, un couple en l’occurrence volcanique, celui que constitue une mère avec son fils, sans l’ombre d’un père à l’horizon.
C’est alors Tanguy puissance 10. Surtout quand le fiston en question s’avère être le champion toutes catégories de la manipulation et du mensonge.

Comme toute comédie qui se respecte,  Lolo  est avant tout une galerie de caractères qui se fonde sur un casting d’une indéniable efficacité. Fidèle à sa ligne de conduite depuis son premier film comme réalisatrice, Julie Delpy, alias Violette, tient l’un des rôles principaux en campant cette femme aveuglée par son amour maternel.
C’est Vincent Lacoste qui joue le rôle de son fils, renouant ainsi avec l’univers de Delpy laquelle l’avait dirigé en 2011 dans  Skylab. Dernier pilier de ce trio de choc mais véritable maillon faible en apparence, Jean-René qu’incarne Dany Boon et pour lequel le rôle avait été écrit d’entrée de jeu.
Pour accompagner Violette, Julie Delpy a imaginé le rôle de l’amie complice et de la confidente perpétuelle en confiant à Karine Viard le soin d’interpréter Ariane laquelle entretient avec sa fille une relation exactement inverse de celle de Violette avec son fils.

Pas de comédie non plus sans quelques apparitions en forme de clin d’œil. L’héroïne évoluant dans le monde de la mode, on verra ainsi débarquer le véritable Karl Lagerfeld au cours d’une fête très parisienne. Sans oublier Frédéric Beigbeder dans le rôle improbable de l’animateur d’une émission gourmande comme la télévision actuelle les aime ! Quant au père de Julie, Albert Delpy, il ne fait que passer en badaud dans une exposition.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES SOEURS FÂCHÉES (Pour son premier film, Alexandra Leclère explore d'autres névroses familiales mais avec la même jubilation que celle déployée par Julie Delpy) ou encore TU HONORERAS TA MÈRE ET TA MÈRE (Pour la caméra de Brigitte Rouan, Nicole Garcia s'avère être une mère redoutable pour ses fils réunis à l'occasion de vacances en Grèce.).

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les relations mère-fils ont toujours ou presque passionné les cinéastes. Comme si ce pilier de la tragédie antique et de la pensée freudienne avait trouvé dans le Septième art un nouvel écrin pour s’épanouir. Et ce dans tous les registres du plus sombre au plus léger, du plus dramatique au plus comique.
Qu’il s’agisse de faire rire, comme Julie Delpy ou comme tant d’autres  de faire pleurer, émouvoir ou réfléchir, ces films ont tous en commun d’utiliser la relation d’une mère avec son ou ses fils pour bâtir une histoire et mettre en scène des personnages souvent hauts en couleurs. Retour sur quelques films emblématiques.

Du côté des comédies, les exemples abondent et le sujet met les scénaristes en verve. On songe ainsi à la mère très présente qu’incarne Nicole Garcia face à ses grands fils sur une île grecque dans  Tu honoreras ta mère et ta mère. Plus tyrannique encore est la vieille maman d’Albert Dupontel dans le film qu’il réalisa en 2008, Le Vilain Mais c’est peut-être la Marthe Villalonga du film d’Yves Robert  Un éléphant ça trompe énormément  qui, face à son fils incarné par Guy Bedos, aura le mieux balisé le vaste terrain de ces relations où amour et haine se mélangent allégrement.

Du côté des films à la tonalité nettement plus dramatique, la moisson serait plus abondante encore. Certains cinéastes comme Xavier Dolan n’hésitent pas à en faire un thème récurrent de leur filmographie depuis J’ai tué ma mère jusqu’au dernier en date  Mommy . Louis Malle en son temps avec  Le Souffle au cœur  en avait exploré les tréfonds cachés et tabous. De même que, adaptant Georges Bataille, Christophe Honoré avait fait d’Isabelle Huppert cette mère-monstre. Quant au Russe Andrei Zvyaguintsev, avec son  Elena , il décrivait l’amour fou d’une mère pour son fils. Autant de récits et de situations que les cinéastes portent en général à leur paroxysme.

Delpy est une sacrée réalisatrice ! Hormis 2 Days in Paris que je n'aime pas trop et 2 Days in NY que je n'ai pas encore vu, j'ai été scotché par ses trois autres films, tous dans des registres différents. Lolo, le dernier en date est une superbe comédie potache et outrancière, ...

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