LE SILENCE DE LA MER (VERSION RESTAURÉE)

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Jean-Pierre Melville restera à jamais connu comme l’un des rénovateurs du cinéma policier français. Pourtant, son œuvre a tout autant été marquée par l’histoire de l’occupation allemande pendant les années 40. Quand il découvre le texte du Silence de la mer, une nouvelle de Vercors, Melville n’est pas encore cinéaste mais résistant à Londres.

Avec Léon Morin Prêtre et L’armée des ombres, Le silence de la mer, premier long-métrage de Melville, forme une trilogie autour de cette période et de la propre expérience du futur réalisateur, qui nourrira des thématiques fétiches, de l’honneur à l’importance d’un code de conduite morale.

Bien que souvent négligé, Le silence de la mer sera aussi fondateur du style Melville.  Cette chronique de la relation entre un officier allemand et la famille française forcée de le loger ébauchant par son aspect taiseux où une ascèse formelle, un cinéma particulièrement singulier dans l’après-guerre, entre noblesse littéraire et modernité narrative.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ARRÊTEZ LES TAMBOURS (Avant "Les Tontons flingueurs" ou "Le Guignolo", Georges Lautner réalisait ce drame remarquable situé durant l'Occupation, juste avant le Débarquement.) ou encore GANDHI (Parce qu'en ne parlant pas à l'ennemi, l'oncle et sa nièce du "Silence de la mer" pratiquent la résistance passive théorisée par Gandhi.).

Vercors, en fait le pseudonyme de l’écrivain Jean Bruller avait écrit et fait paraître Le silence de la mer dans la clandestinité. Il en sera quasiment de même pour son adaptation par Jean-Pierre Melville. Lorsque revenu en France, il veut porter à l’écran ce texte, les droits ont été vendus à Louis Jouvet. Qu’à cela ne tienne, Melville se lance quand même dans la préparation du film, qui ne se monte financièrement et techniquement que grâce à l’aide d’anciens résistants, notamment ceux qui sont à la tête du laboratoire GTC, qui acceptent de lui prêter le matériel nécessaire.

Avant d’avoir terminé le film, Melville est allé voir Vercors, en jurant que si le résultat ne lui plaisait pas ou si le moindre résistant s’élevait contre le film, il brulerait le négatif. Le silence de la mer sera tourné dans des conditions des plus drastiques. Budget riquiqui (on parle de 60 000 francs de l’époque), montage dans une chambre d’hôtel. Les comédiens sont des amis ou des relations de famille, et la maison est celle de Vercors, intrigué par la démarche de Melville. L’écrivain validera le film, mais celui-ci devra réintégrer un circuit classique et décrocher toutes les autorisations nécessaires pour sortir en salle.

Ce sera chose faite en avril 1949. Pour subir, malgré le soutien de nombreux résistants, un échec public. Les milieux du cinéma et celui littéraire, y répondent avec plus d’enthousiasme, soufflés par le premier film d’un inconnu, imposant un point de vue et un style très personnel, porté à la fois par un récit d’une grande humanité et une précision quasi- maniaque de la mise en scène. Parmi les grands défenseurs d’un film conçu à l’inverse des règles usuelles, il y a Jean Cocteau, qui décide de confier à son auteur un de ses romans Les enfants terribles. La carrière de Melville est lancée.

Un officier allemand francophone vient s'installer chez l'habitant , ici une nièce et son grand père , qui accepte celui ci mais ne lui adresse pas la parole malgré toutes les tentative de celui ci. Melville nous offre un récit sur l'occupation parfait ! Ce quasi Huis clos ...

Jean-Pierre Grumbach devient Melville une fois qu'il a rejoint la France libre à Londres en 1942, en hommage à l'auteur de Moby Dick. C'est à ce moment-là qu'il découvre la nouvelle de Vercors Le Silence de la Mer, qu'il tournera en 1947 avec très peu de moyens. Déjà ...

Le huis clos proposé par Le silence de la mer est étouffant à plus d’un titre. Tout d’abord par sa mise en espace, celle d’un salon austère dans lequel des soirée répétitives vont consituer la quasi-totalité du film. Ensuite par la singularité du trio qui y réside ...