LE GRAND PARTAGE

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Depuis Les soeurs fachées avec Catherine Frot et Isabelle Huppert, deux thèmes principaux  revenaient dans les réalisations d’Alexandra Leclère : la famille et l’amour que l’on retrouve dans Le prix à payer puis Maman. Ces sujets ne sont pas absents du Grand partage mais avec ce film choral, c’est vers la comédie sociale qu’elle se tourne.

Elle imagine que face à un hiver particulièrement rigoureux, le gouvernement oblige par décret les citoyens les mieux logés à héberger chez eux les sans-abris et les personnes en situation précaire le temps de la vague de froid. Les occupants d’un immeuble du chic sixième arrondissement parisien vont alors multiplier les stratégies pour éviter de partager leurs appartements.

Les relations entre les voisins se font de plus en plus explosives entre les bobos de gauche, joués par Valérie Bonneton et Michel Vuillermoz, le couple réac, incarné par Didier Bourdon et Karin Viard, l’aristocrate inclassable campé par Patrick Chesnais ou encore la concierge facho et raciste sous les traits de Josiane Balasko qui s’amuse à en faire des tonnes. De coups de gueule en coups bas, de mesquineries en perfidies, l’immeuble cossu se met bientôt à basculer dans une ambiance à la Affreux sales et méchants.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MILLE MILLIÈMES, FANTAISIE IMMOBILIÈRE (Un film choral sur les habitants d'un même immeuble et les conflits qui les opposent) ou encore LE HÉRISSON (Josiane Balasko y interprète également une concierge).

Le Grand Partage est né d’un sentiment de ras le bol face à l’injustice. "Avoir un toit sur la tête, ce devrait être un droit", rappelle Alexandra Leclère. Et comme elle en avait marre d'entendre chaque année les politiques annoncer la réquisition des logements vacants. Et ne pas faire grand-chose... elle a imaginé ce scénario de panique générale. Mais l’idée n’a pas du tout suscité l’enthousiasme du côté des maisons de production et elle a mis près de sept ans avant qu’un producteur accepte son projet.
Puis quand sa fiction est entrée en collision avec les problèmes d’hébergement des migrants, la réalisatrice avoue que cela lui a fait un choc d'être rattrapée par une réalité si triste. "Bien sûr, j'ai choisi la comédie grand public et la fable pour parler d'injustice sociale, de repli sur soi et de peur de l'autre, mais mon but était de donner à réfléchir. Et de nous renvoyer à nos propres contradictions".

Karin Viard apprécie quant à elle le côté "gonflé, rentre-dedans" de ce Grand partage. "C’est un esprit irrévérencieux que l‘on retrouve de moins en moins dans le cinéma, au profit du politiquement correct. Assumer le ton de ce film, c’est aussi dire des choses, retrouver l’ambiance d’un certain cinéma italien ou l’esprit d’un Jean Yanne par exemple." Frilosité, hypocrisie, lâcheté sont pointés du doigt par la réalisatrice. Mais "elle parvient aussi à rire de ces gens et à nous les faire aimer", ajoute  la comédienne, dont le personnage réserve quelques surprises et se révèle moins stéréotypé qu’on ne l’imagine au départ. Alexandra Leclère a des idées bien arrêtées à ce sujet :"Un personnage ne doit jamais être monolithique, ou bien cela devient vite très ennuyeux. Il faut pouvoir regarder la vie comme les gens sous différents angles. J’aimerais que Le grand partage soit perçu comme je l’ai conçu, une pure comédie qui fait craquer quelques vertèbres au passage".

Michel Vuillermoz qui interprète le romancier bobo, raconte qu’il a vécu une expérience proche de ce que dépeint la fiction : "il y a des années, j’ai hébergé un sans domicile fixe, sauf qu’à un moment il a fallu lui faire comprendre que ce n’était que temporaire. C’est tout le combat entre la culpabilité et la réalité. Ce gars qui était chez moi s’y était vraiment installé et je n’arrivais pas à accepter de le virer". Alexandra Leclère elle-même reconnaît que ce ne serait pas simple pour elle si elle se trouvait dans la situation qu’elle a inventée, ajoutant : "C'est déjà difficile de supporter plusieurs semaines un invité que l'on connaît !"

Le Grand Partage est un bon film. Une comédie française bien sympathique qui mérite son succès en salles, mais qui ne mérite pas l’ensemble des avis plutôt négatifs. L’histoire se déroule en plein hiver, un hiver considéré comme l’un des plus rudes. Le gouvernement ...

Je commencerai par dire que je trouve la moyenne de ce film ici scandaleusement basse - encore une marque d'élitisme éhonté qui veut que ça fasse bien de mépriser les comédies de ce type. Je suis certaine que, parmi ceux qui l'ont dézingué, il y en a qui ont bien ri - mais ...

Le grand partage est loin d'être un chef d'oeuvre. Une construction narrative parfois maladroite liée à une volonté de rythme soutenu, comme si le réalisateur avait peur d'installer une ambiance et ses personnages. L'humour ne fait pas mouche à tous les coups et le silence ...