LA MARIÉE EST TROP BELLE (VERSION RESTAURÉE)

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Les paparazzades, une problématique récente ? Les rédactrices en chef de magazine féminin, un métier contemporain ? Pas vraiment comme le montre Pierre Gaspard-Huit avec son troisième long métrage, La mariée est trop belle adapté du roman du même nom d’Odette Joyeux.

Dans ce film de 1956, Judith, rédactrice en chef d'un magazine féminin, mariée, entretient une liaison avec Michel, un homme plus jeune qu'elle. Pour les besoins de son magazine dont elle veut booster les ventes à l’aide d’une fausse paparazzade, elle engage une jeune mannequin. Mais elle s'aperçoit très vite que son amant n'est pas insensible aux charmes de la jeune femme.

Pour incarner son mannequin Chouchou, belle et sensuelle, Pierre Gaspard-Huit avait fait appel à une jeune actrice qui allait exploser aux yeux du grand public peu après, soit Brigitte Bardot. Elle était alors entourée de Micheline Presle, Louis Jourdan, Jean-François Calvé, Marcel Amont et Roger Dumas, en blond ici !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE LAURÉAT DE MIKE NICHOLS (Une femme plus âgée tombe amoureuse d'un jeune homme qui finit par tomber amoureux d'une fille plus jeune présentée la première... Que de similitudes!) ou encore LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA DE DAVID FRANKEL (Si l'histoire est bien différente, le cadre est le même, l'ambiance d'un magazine de mode et ses petits tourments).

Avant d’être un long métrage, La mariée est trop belle est avant tout une expression de la langue française. Se plaindre que la mariée est trop belle, c’est se plaindre d’une chose que l’on devrait plutôt louer. Mais cela peut aussi vouloir dire que quelque chose est trop beau pour être vrai. Et ces deux sens, même si le premier est plus usité que le second, peuvent totalement se conjuguer avec notre histoire ici. Peut-être est-ce cette expression datant du XVIIe siècle qui a inspiré son roman à Odette Joyeux. En effet, avant que Pierre Gaspard-Huit ne le porte à l’image, La mariée est trop belle est un livre de la comédienne Odette Joyeux qui a peu à peu délaissé sa carrière devant la caméra pour se consacrer à la littérature.

C’est en 1954 qu’elle sort son roman, assez rapidement repéré puisqu’adapté donc deux ans plus tard. D’ailleurs pour l’anecdote, c’est le chef opérateur, réalisateur et scénariste français Philippe Agostini qui s’est occupé de l’adaptation en scénario de ce roman. Et quelques années après, celle qui était l’ex-femme de Pierre Brasseur et lui se sont mariés. Le mariage revient donc à toutes les sauces dans cette histoire. Pour Brigitte Bardot, elle, l’année 1956, date de sortie du film, signe la fin du sien avec Roger Vadim. Quand Pierre Gaspard-Huit sort La mariée est trop belle, il est encore un jeune réalisateur. Le film est son troisième long métrage. Il a alors à son actif quelques courts mais aussi une coréalisation avec Roger Richebé et un documentaire sur le maréchal De Lattre de Tassigny.

Ce passionné de cinéma depuis l’enfance l’a étudié en Allemagne dans les années 1930 et a fait ses premières expériences en tant qu'assistant pour les versions françaises de films allemands. Mais ce n’est vraiment qu’après la seconde guerre mondiale qu’il a pu se lancer réellement dans le cinéma et a pu au cours de sa carrière travailler avec de nombreux grands acteurs tels que Jean Marais dans Le Capitaine Fracasse et Romy Schneider et Alain Delon dans Christine. Quand il sort La mariée est trop belle, il contribue à lancer Brigitte Bardot qui explosera sur le grand écran la même année quelques mois plus tard avec Et Dieu… créa la femme.