L'HOMME PARFAIT

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Avec la banalisation accélérée de l’intelligence artificielle dans la vie quotidienne, il était normal que le cinéma s’empare de ce thème pour le décliner sous les angles les plus variés. Xavier Durringer a choisi la comédie domestique avec cette histoire de famille dont la mère, Florence, excédée par l’inadéquation de son mari, décide d’acheter un androïde domestique pour la seconder.

Au départ, l’Uman 3 qui est la version la plus récente du robot, se comporte comme une machine programmable. Mais au fil du temps, il révèle des possibilités insoupçonnées, et lorsque les amies de Florence entreprennent de la cuisiner sur ses véritables désirs, elles suggèrent que son robot pourrait les satisfaire, à condition d’enclencher la fonction adéquate.

Xavier Durringer décortique gentiment les dysfonctionnements d’une famille typique, en se servant du robot à la fois comme d’un révélateur, mais aussi comme d’une possible solution aux problèmes humains. Dans le rôle de l’androïde, Pierre-François Martin Laval apporte un grain de folie au couple formé par Didier Bourdon et Valérie Karsenty, qui se connaissent bien pour avoir joué ensemble au théâtre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIG BUG (Même mécanisme basé sur l'intrusion de la robotique dans la vie quotidienne de balieusards.) ou encore I'M YOUR MAN (Même point de départ: une femme achète un androïde pour lui tenir compagnie.).

Xavier Durringer se partage entre le théâtre, le cinéma et la télévision. Sur ses six longs métrages, quatre sont marqués de près ou de loin par l’influence de Jean Miez, un ex-taulard passionné par la littérature, et qui, après avoir rencontré Durringer, a inspiré plusieurs de ses scénarios et tenu des rôles dans les films qui en sont adaptés. Avec La conquête, présenté à Cannes en 2011, Durringer avait déjà fait un pas de côté en proposant un portrait de Nicolas Sarkozy. Avec L’homme parfait, il change complètement de registre en abordant la comédie domestique.

A l’origine, Le projet était un film de science-fiction situé sur la lune et impliquant des robots. Au fil des discussions qui ont duré plusieurs mois, l’histoire s’est transformée en comédie familiale avec pour point de départ une mère de famille harassée qui décide d’acheter un robot ménager comme on achète un smartphone. Comme dans la plupart des films avec des robots (Big bug, After Yang, I’m your man), l’androïde est joué par un acteur humain. Pour se préparer au rôle, Pierre-Fançois Martin Laval s’est astreint à un entraînement intensif. Il a fait de la musculation, perdant plusieurs kilos au passage, et pris des cours de danse avant de mettre au point une gestuelle spécifique à base de mouvements raides et saccadés. Avant chaque scène, il fallait lui lisser le visage, lui poser des lentilles bleues, lui ajuster une perruque, avant de lui faire enfiler une combinaison et des gants fabriqués dans une matière spéciale. Le tout durait deux heures.

Didier Bourdon, qui avait déjà joué sous la direction de Xavier Durringer dans le téléfilm La mort dans l’âme (2017) était ravi de l’occasion de jouer un père un peu largué, qui rêve encore d’une hypothétique carrière d’acteur, et se sent menacé par un robot qui assure dans tous les domaines où lui-même fait défaut. C’est lui qui a suggéré de faire en sorte que le robot s’approprie de plus en plus les comportements et les émotions humaines, parce qu’en se rapprochant des humains, les robots leur font une concurrence inquiétante.

Pierre-François Martin-Laval est des plus crédibles en humanoïde avec son physique factice et son élocution exagérément saccadée et Didier Bourdon excelle dans un rôle dont il a fait sa marque de fabrique : le bougonneur. J’ai, par ailleurs, trouvé que pour une comédie, ...

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