INFINITY POOL

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Dans un resort chic quelque part en Méditerranée c’est la fin de saison. La fin des vacances. Et la fin du repos pour un couple fortuné. Car il suffit de sortir de l’hôtel pour que commence l’enfer.

Troisième long métrage de Brandon Cronenberg, « Infinity Pool » (littéralement Piscine à débordement) est un film de secte qui ne dit pas son nom. La secte des riches dont le plaisir nait dans la domination et la manipulation des pauvres et surtout des pauvres d’esprit. C’est aussi un film sadien plus que sadique, qui, comme le divin marquis, transgresse toutes les limites du désir.

Au générique, le suédois Alexander Sarksgård, l’anglaise Mia Goth, nouvelle égérie du film d’horreur et, plus inattendu, notre Jalil Lespert national. Et maintenant découvrons nos identités multiples, les pires surtout.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MIDSOMMAR DE ARI ASTER (2019) (Les délires new âge ramènent quelques touristes crédules à des pratiques ancestrales. La descente aux enfers promise se fera dans l'horreur du sacrifice humain et de l'hécatombe locale. Un choc qui a démembré psychologiquement la critique. Un film choquant au sens propre du terme.) ou encore THE WICKERMAN (1973) DE ROBIN HARDY (Une enquête dans une ile isolée sur la disparition d'une jeune fille révèle la régression paganiste de la population locale : pour protéger les récoltes faut-il sacrifier quelqu'un au mannequin d'osier ? Un film mythique qui aura influencé bien des cinéastes contemporains.).

Pour ceux à qui la chose aurait échappé, Brandon Cronenberg porte un nom sulfureux, bien en rapport avec ses obsessions. Il est en effet le fils de David, le canadien fou, le maitre de l’horreur cérébrale. Le jeune homme s’est formé aux effets spéciaux visuels, ce qu’on peut constater dans « Infinity Pool » où le pire de ce qu’on voit procède aussi de ce qu’on imagine.

Si la filiation avec l’univers du père est évidente, le fiston s’inscrit aussi dans un courant contemporain qui produit du fantastique moral. L’horreur métaphysique s’appuie sur l’observation d’un certain nihilisme du monde occidental. On citera parmi les frères d’armes de Cronenberg junior des gens comme Guillermo de Toro, Alejandro Amenabar, Ari Aster, voire Ruben Ostlund. Tous décrivent un monde (occidental) malade, repu, et décadent.

Le film fut tourné en Croatie avec, dans le rôle principal, Alexander Sarksgård, après que, si l’on en croit la rumeur, Robert Pattinson eut refusé le personnage. Les décors d’une île méditerranéenne hostile s’y prêtaient volontiers, sachant que certaines traditions venues de l’Albanie toute proche et concernant la vengeance légitime, y étaient évoqués. Quant aux uniformes de la police ils ne sont pas sans rappeler ceux de l’armée rouge. On aura apprécié la redoutable séduction de la sensuelle Mia Goth qui fut de « Nymphomaniac » de Lars Von Trier où elle rencontra son amoureux intermittent Shia Labeouf. Depuis sa filmographie marquée par le cinéma gore (remake de « Suspiria » de Luca Guagnanino et « A cure for Life » de Gore Verbinski) en aura fait la « screaming lady » la plus convoitée. Quoiqu’il en soit le film aura visité un des premiers cercles du mal, entre éros et thanatos.

Les vacances de James sont à chier, constamment en décalage avec le cadre comme s'il était perdu, il l'est tout autant dans sa vie et dans ce Club Med de luxe. Figure d'impuissance, dévorée par la personnalité et surtout l'argent de sa femme, James est un ...

De film en film (le troisième aujourd’hui), Brandon Cronenberg s’affirme dans son style comme dans ses thématiques, et il y a fort parier que d’ici quelques années, il saura parvenir à une forme d’œuvre parfaite, totalement aboutie (et, en toute logique, être le digne ...

Ma relation avec le cinéma de Brandon Cronenberg est assez compliqué. Pour faire simple, c'est du ciné arty prétentieux aux idées mal construite et aux personnages vide d'écriture ou d'émotion. Possessor était une catastrophe de rythme, éculant tout les clichés ...