EN ROUTE VERS LE SUD

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Jack Nicholson wanted, dead or alive, c’est dans En route vers le sud traduction littérale du titre original Goin’ south. L’acteur y incarne un bandit pittoresque, contraint de se marier pour échapper à la corde. Mais enfin épouser Mary Steenburgen, c’est pas le bagne, enfin pas tout à fait vu les projets qu’elle a pour lui.

Ce western au ton de comédie correspond bien à la manière nonchalante et narquoise de Nicholson première manière. C’est d’ailleurs lui qui a réalisé ce film, très nouveau western, où on retrouve une joyeuse bande de coupe-jarrets, stupides, cupides et sans foi ni loi. Défilent au casting des gens semi-célèbres ou en passe de le devenir en cet année de grâce 1978 : John Belushi, Christopher Lloyd, Danny de Vito et la jeune Veronica Cartwright. Bref du lourd, du velours et beaucoup de cabots.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LITTLE BIG MAN (1970) DE ARTHUR PENN (Une épopée sur l'ouest, avec un mélange de ton mémorable pour un grand film sur l'histoire de la conquête du Wild West. Dustin Hoffman incarne le John Doe à la fois héroïque et traîne-savate, enfin, héros malgré lui. Un cinéma picaresque où l'homme ordinaire est le témoin privilégié d'événements qui le dépassent et marqueront sa vie. Le crépuscule du western classique américain et une réponse grandiose et burlesque aux parodies ou opéras à six coups des films italiens.) ou encore PENDEZ-LES HAUT ET COURT (1968) DE TED POST (Un bon western de la fin des années 60 marqué à la fois par un certain détachement issu de la veine italienne (Clint Eastwood y est pour beaucoup) et par une violence très contestataire.).

A la fin des années 70, Nicholson est devenu le héros de la contre-culture hollywoodienne. Depuis 1969 et Easy rider  de Dennis Hopper il est sorti des marges et a tourné avec Bob Rafelson, Hal Ashby, et surtout Antonioni pour Profession Reporter, Polanski pour Chinatown et Milos Forman pour Vol au dessus d’un nid de coucou. Il sort de Missouri Breaks d’Arthur Penn où il a approché le monstre Brando et a tourné avec le vétéran Kazan dans Le dernier nabab. C’est une star. Et il ose son second film, après Vas-y fonce en 1971, quand il songeait à faire carrière dans l’écriture et la réalisation. Il retrouve ses potes de Vol au-dessus d’un nid de coucou Christopher Lloyd et Dany de Vito. Entre Lloyd et Nicholson c’est un concours de gros yeux. Bien plus tard le bon Christopher sera le docteur Emmett Brown, le savant fou de Retour vers le futur. Quand à de Vito il ne cessera de croiser Nicholson en le dirigeant dans Hoffa, notamment.

C’est aussi le film des débutants: le premier de John Belushi, le blues brother qui mourra d’overdose trois ans plus tard à l’hôtel Château Marmont. Le premier film aussi de Mary Steenburgen qu’on reverra dans Ragtime de Forman, Comédie érotique d’une nuit d’été de Woody Allen, Philadelphia de Jonathan Demme et qui retrouvera Christopher Lloyd dans le troisième épisode de Retour vers le futur. La boucle est bouclée. Ah si ! précisons que la jeune Veronica Cartwright, enfant chez Hitchcock dans Les Oiseaux, qui joue ici la femme cow-boy sera une des victimes de l’Alien de Ridley Scott.

Initialement Nicholson voulait tourner un western plus conventionnel intitulé Moontrap, financé par United Artists pour 3 millions de dollars, à condition que l’acteur joue le rôle principal. Mais pour l’artiste c’était un trop gros projet dans lequel il ne voulait pas jouer ET mettre en scène. Et par-dessus le marché, Kubrick venait de lui proposer Shining. Finalement il réalisa En route vers le sud avant d’aller rencontrer les fantômes de l’hôtel Overlook. Tourné à Durango au Mexique comme des dizaines d’autres westerns, le film fit un flop au box-office. Nicholson attendit douze ans pour diriger à nouveau The two jakes , la suite de Chinatown en 1990 puis rangea sa caméra. Il était une trop grosse star pour avoir à subir les caprices des acteurs.

Fan de Nicholson, j’ai vu une bonne partie de ses films en tant qu’acteur. Mais je n’avais jamais vu ceux qu’il a réalisés jusqu’à récemment. « The 2 Jakes » qu’il tournera 12 ans plus tard est une réussite tant du point de vue de l’histoire que de la réalisation ...

Voici un des rares films réalisés par Jack Nicholson (ils doivent être au nombre de quatre ou cinq, mais on compte quand même The two jakes qui raconte une nouvelle aventure du personnage principal de Chinatown de Polanski). ce western comédie est, il faut le signaler tout ...

Jack Nicholson a réalisé peu de films, et ses deux faits d'armes sont The Two Jakes, suite de Chinatown, pas mal mais à des milliers de km du Polanski, et celui-ci que je découvrais. Le film ne m'attirait pas des masses, mais pourtant c'est une grande réussite, un western ...