BEFORE SUNSET

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Dans un train entre Budapest et Vienne, un jeune Américain et une jeune étudiante française se rencontrent, se charment, se lient et décident de passer ensemble une inoubliable nuit dans la capitale autrichienne. Tourisme, séduction, étreinte passionnée. Et à l’heure des adieux, un improbable rendez-vous au même endroit dans 6 mois. C’était la première rencontre de Ethan Hawke et Julie Delpy, alis Jesse et Céline, dans Before Sunrise en 1995.

En retrouvant les deux héros, nous atteignons ici des sommets de romantisme. Pensez : une seule nuit, neuf ans plus tôt, aura suffi à chambouler à jamais leurs vies. Aujourd’hui, ils sont engagés, mais n’ont jamais pu oublier leur idylle, aussi brève fût-elle.
Pour leur seconde rencontre, Paris, ville de l’amour, leur offre le plus parfait des décors.

Aucun cliché du romantisme parisien ne manque, mais on en redemande ! Vieilles boutiques, quais de Seine, rues pavées, molesquines et zinc des vieux bistrots, squares paisibles, bâteaux-mouches, vieux bâtiments avec cour recouverte de lierre, escaliers en colimaçon et chambres mansardées. Et pour commencer, direction Notre-Dame...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GONE WITH THE WIND (AUTANT EN EMPORTE LE VENT, VICTOR FLEMING, 1939) ou encore 2 DAYS IN PARIS (JULIE DELPY) .

En 1995, Before Sunrise avait confirmé la présence singulière de Ethan Hawke (6 ans après sa découverte dans Le Cercle des poètes disparus) et le parcours international de Julie Delpy (après des rôles clefs chez Carax, Tavernier, Kieslowski, Saura, Schlöndorff ou Roger Avary). Avant de passer l’un et l’autre à la réalisation, il est amusant de voir qu’ils ont, cette fois, cosigné le scénario de cette suite sur mesure.

Comme elle le fera plus tard dans 2 Days in Paris, Julie Delpy joue de sa binationalité pour traiter avec distance, humour et justesse de la complexité de la sexualité, de la vie conjugale, du coup de foudre, des choses de l’amour en général... Amour passionnel, amour éternel, amour impossible, amour fantasmé.

Pour souligner plus encore la dimension romantique de la rencontre et la magie unique du moment amoureux, Richard Linklater opte pour un film construit en temps réel. Le spectateur assiste, en témoin privilégié, à un moment de vie intime et intense : il se sent ainsi d’autant plus complice des protagonistes, presque impliqué personnellement. Le temps réel entraîne une préférence pour le récit plutôt que pour l’action, pour le dialogue plutôt que pour la situation et, afin d’autoriser des changements de décors, implique un mouvement permanent (vive la marche à pied !). Cette unité de temps et de personnages impose aussi une unité de costumes, de lumière et de cadre narratif. Du coup, je ne résiste pas à vous citer l’expérimentation sans doute la plus culottée qui ait été faite de la notion de temps réel : Timecode de Mike Figgis où l’ensemble du casting était tenu au synchronisme parfait puisque le film était tourné avec quatre caméras, chacune le temps d’un unique plan séquence de 97 minutes, projetés ensemble en split-screen.