Quel souffle ! La tourmente de l'Histoire avec un grand H qui vient briser les destins individuels ! Avec cette fresque romanesque à grand spectacle de Régis Wargnier, remarqué dès son premier film La femme de ma vie en 1986, on pense aux films de l'âge d'or hollywoodien ou aux films de David Lean comme Le pont de la rivière Kwaï. Pas étonnant qu'en plus d'une pluie de césars, dont celui de la meilleure actrice pour Catherine Deneuve, ce film historique et romantique ait remporté l'oscar et le golden globe du meilleur film étranger ! Tout y est : l'amour que deux femmes éprouvent pour le même homme, le vent du danger, la naissance d'une légende, les années 30, des costumes somptueux et la baie d'Halong en vrai. Et il ne faut surtout pas voir dans Indochine un regard nostalgique sur le monde colonial : ainsi la scène de l'interrogatoire à la Sûreté s'inspire d'Indochine SOS, d'Andrée Viollis, le premier livre anticolonialiste sur le sujet, écrit dans les années 30.

Le film dit bien la fracture inéluctable entre la France et l'Indochine, deux pays symbolisés par les deux personnages féminins. Les deux actrices parlons-en : la reine Deneuve est absolument magnifique, d'abord forte, puis déchirée et résignée. Son charisme a rarement été aussi bien mis en valeur que par Wargnier qui avait toujours rêvé de la diriger. Et puis ce film marque aussi les débuts de Linh Dan Pham, qui, ensuite, ne tourna plus pendant douze ans et explosa dans De battre mon s'est arrêté de Jacques Audiard en 2005 pour enchaîner ensuite dans Pars vite et reviens tard de... Regis Wargnier.

Suivez les deux personnages féminins d'exception d'Indochine et plongez dans le romanesque !

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Carte postale de Fausto fasulo, rédacteur en chef de mad movies