UN CONDAMNÉ À MORT S'EST ÉCHAPPÉ (VERSION RESTAURÉE)

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Robert Bresson a reçu le prix de la mise en scène pour Un condamné à mort s’est échappé en 1957 au Festival de Cannes. Ce film en noir et blanc, adapté du roman autobiographique d’André Devigny, retrace l’itinéraire de Fontaine, un résistant emprisonné à Montluc à Lyon, qui tente de s’évader.

Bresson choisit une esthétique minimaliste, où chaque geste de Fontaine est filmé au millimètre près, tenant le spectateur en haleine. Bresson préfère un style austère où chaque image compte, où chaque son prend du sens pour amplifier le suspense de l’intrigue. Le lieutenant Fontaine n’a pas besoin de parler, toutes ses pensées sont traduites dans son regard.

Le réalisateur ne réduit pas le personnage de Fontaine à un héros de la résistance, il en fait un homme qui questionne la morale et la religion. Sa détermination est son seul atout pour survivre. Robert Bresson a lui-même été prisonnier dans un camp allemand pendant plus d’un an pendant la Seconde Guerre Mondiale, il a voulu faire un film aussi réaliste que possible.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HIROSHIMA MON AMOUR (Une autre vision de la seconde guerre mondiale) ou encore NUIT ET BROUILLARD (Un film documentaire d'Alain Resnais sur les camps de concentration).

Robert Bresson a adapté de nombreux récits littéraires le long de sa carrière. Il s’est inspiré de "Jacques le Fataliste"  pour  Les Dames du bois de Boulogne en 1945. Il adapte les romans de Bernanos en filmant Journal d’un curé de Campagne en 1951 et Mouchette en 1967. Son premier film en couleur, Une femme en douce, est lui tiré d’une nouvelle de Dostoïevski et Lancelot du Lac revisite les œuvres en prose du Moyen Age.

Adepte des gros plans, Bresson aime filmer les mains, les regards, les objets. Il refuse d’utiliser la musique de manière gratuite, chaque son dans Un condamné à mort s’est échappé vient de l’environnement diégétique - il est directement lié à l'action - sauf « La Grand Messe » de Mozart que l’on entend plus de sept fois. Robert Bresson a toujours revendiqué son style qui rejetait le pathos qu’on peut trouver dans les films hollywoodien ou la théâtralité dans le jeu des acteurs.

Bresson a choisi François Leterrier pour incarner le Lieutenant Fontaine. Le réalisateur cherchait un inconnu pour le rôle. Alors qu’il est au Maroc pour son service militaire, il rentre pour rencontrer Bresson. Leterrier deviendra lui même réalisateur en 1960 avec Les Mauvais coups et poursuivra une carrière derrière la caméra. François Leterrier est le père de Louis Leterrier, un protégé de Luc Besson. Après des études de cinéma à NYU, il réalise Le Transporteur, L’incroyable Hulk et Le choc des titans. Un cinéma hollywoodien de divertissement à l’opposé du style bressonien !

Notes sur le cinématographe est un petit livre bâti de courtes phrases qu'on peut appeler "sentences" parce qu'elles sont autant l'énonciation d'une vérité irréfutable, qu'une une décapitation radicale de l'"ornement". Le cinématographe est un cinéma sur la croix, qui ...

Un condamné à mort s'est échappé est le quatrième long-métrage de Bresson mais seulement son premier succès commercial. C'est aussi son plus symptomatique, puisqu'il porte en lui tout le sel, toute la grammaire de son cinéma. Le dépouillement de l'image rivalise d'austérité ...

Le miracle de ce film tient en un mot: simplicité. Une simplicité marque de fabrique de son auteur. Mieux, un label de qualité ! Simplicité du fil narratif. Réalisé par tout autre (ou à un autre époque qui sait ?), il semble impossible de nous tenir en haleine avec si ...