TOUTE RESSEMBLANCE...

en VOD

Depuis son arrivée fracassante à la tête d’un Journal Télévisé de 20h, Cédric Saint Guérande, dit CSG, est le présentateur préféré des téléspectateurs. Sa soif de pouvoir sans limite finit par déclencher l’hostilité du nouveau président de la chaîne. La guerre est déclarée et les hostilités peuvent commencer en sachant que tous les coups, même les plus bas, sont évidemment permis. Ainsi commence Toute ressemblance…,  le premier film réalisé par Michel Denisot.

Pour écrire le scénario de son film avec Karine Angeli, le journaliste Michel Denisot n’a eu qu’à se replonger dans ses propres souvenirs télévisuels. Soit cinq décennies durant lesquelles il a pu rassembler de très nombreuses « anecdotes croustillantes » selon sa propre expression. Et pour structurer le tout, il a eu l’idée d’inventer ce présentateur du 20h qui commence son ascension grâce à un sale coup, connaît une chute brutale, avant, peut-être de vivre sa rédemption.

Pour autant, il ne s’agit pas d’une autobiographie, puisque Michel Denisot n’a jamais présenté le 20h et que le personnage incarné par Franck Dubosc ne lui ressemble guère… Reste la radiographie autorisée et sans tabou d’un milieu médiatique nombriliste et à propos de laquelle Denisot cite volontiers Boris Vian : « Tout est vrai, puisque je l’ai inventé ! ». C’est bientôt l’heure du JT…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUPERSTAR (Xavier Giannoli, comme Michel Denisot, s'interroge sur la société médiatique et ses ravages dévastateurs sur les individus qui la composent) ou encore NETWORK (Dans un registre dramatique, le film de Sidney Lumet s'attaque à sa manière à la toute puissance télévisuelle et à ses ravages.).

Vrai ou faux ? On pourrait se poser la question à de multiples reprises en regardant le film de Michel Denisot. Ce dernier n’hésite pas à répondre : « Tout est vrai, même si j’ai brouillé les cartes. » Et de raconter ainsi que la scène où son héros et Alain Delon gardent le silence en direct durant trois minutes est la transcription d’une scène identique qu’il avait vécue sur Canal Plus à la demande de l’humoriste Zouc.

Franck Dubosc qui incarne Cédric Saint Guérande était lui aussi à la recherche d’une vraisemblance capable d’ancrer le film dans la réalité et non dans la caricature. A la question de savoir quel fut alors son modèle, son inspiration pour camper ce présentateur de la grande messe cathodique, il a répondu sans hésiter Laurent Delahousse. En expliquant qu’il est celui qui montre le plus de lui-même à l’antenne et cumule, comme son personnage, la présentation du JT et celle d’un magazine de reportage.

Si la profession de journaliste est largement représentée au cinéma depuis toujours et sous toutes les latitudes, le présentateur du JT occupe rarement la première place dans les scénarios comme c’est le cas a contrario avec le film de Michel Denisot. On peut toutefois citer, entre autres, et dans des registres très différents les brillantes exceptions  que constituent les films Network de Sidney Lumet en 1975 et Good Night, and Good Luck de George Clooney en 2005. 

Extrêmement surpris par une tonalité très négative d'un personnage qui ne voit que du positif dans son métier. Un décalage entre personnages qui fonctionne tout au long du film. Des passages dignes d'un chef d'oeuvre malgré quelques éléments comiques trop présents et ...