MOMMY

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A 25 ans, et pour son cinquième long métrage, Xavier Dolan signe un film sublime dédié à la figure maternelle, qui vient confirmer l’impressionnante créativité de ce jeune réalisateur québécois. En racontant l’amour fusionnel qui unit une veuve monoparentale à son fils, un adolescent parfois incontrôlable, il nous embarque dans une histoire déchirante, portée par d’innombrables idées de cinéma et par un trio de comédiens époustouflants.

Vous remarquerez très vite que le film est tourné dans un format carré. Un choix très cohérent avec le sujet de Mommy, puisque, comme l’explique Xavier Dolan, réalisateur obsédé par le souci du détail, il s’agit du format du portrait, qui permet d’ "encadrer le visage et de se concentrer, sans aucune distraction, sur l’humain. Le regard du spectateur est emprisonné dans le regard du personnage".

Côté casting, Xavier Dolan renoue avec Anne Dorval et Suzanne Clément, deux comédiennes qui l’accompagnent depuis ses débuts de réalisateur. A leurs côtés, il révèle le talent explosif d’Antoine Olivier Pilon, 16 ans au moment du tournage, un jeune comédien qu’il avait déjà fait tourner dans un clip pour le groupe Indochine un an plus tôt. Cette association de talents a permis à Xavier Dolan, en mai 2014, de gagner sa place en compétition au festival de Cannes, et d’y remporter le Prix du Jury avant de réunir plus d’1 million de spectateurs français lors de la sortie en salles de Mommy.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOUT SUR MA MÈRE (Un superbe mélo, qui alterne lui aussi rires et larmes) ou encore J'AI TUÉ MA MÈRE (Le premier long métrage de Xavier Dolan faisait déjà d'Anne Dorval une mère marquante.).

La figure maternelle était déjà au cœur du premier long métrage de Xavier Dolan, un récit autobiographique écrit à l’adolescence, tourné à l’âge de 19 ans, et intitulé J’ai tué ma mère. A l’époque, c’est déjà la comédienne Anne Dorval que l’on retrouvait dans la peau de la mère d’un adolescent interprété par Xavier Dolan himself. Les mères ont continué à être présentes dans ses films suivants, notamment Laurence Anyways, avec le personnage interprété par Nathalie Baye ou Tom à la ferme, avec cette fois la comédienne Lise Roy.

Visuellement, Xavier Dolan revendique l’influence de Nan Goldin sur son travail : une photographe américaine à la démarche sensorielle, à qui il rend hommage à travers les éclairages de Mommy, dont la lumière est signée André Turpin, avec qui le réalisateur a déjà collaboré pour Tom à la ferme.

Réalisateur perfectionniste, Xavier Dolan ne se contente pas d’écrire et de réaliser ses films : pour Mommy, on le retrouve ainsi crédité en tant que chef-costumier et chef-monteur. C’est aussi lui qui a choisi avec attention les titres devant figurer dans la bande originale du film, viscéralement liée au récit, puisque la quasi-totalité des chansons que l’on entend dans Mommy sont écoutées par les personnages du film. Et s’il s’agit souvent de tubes, signés Céline Dion, Oasis ou Andrea Bocelli, c’est pour une bonne raison, comme l’expliquait Xavier Dolan à la sortie de son film : "Nous avons voulu voler aux spectateurs des moments d’intimité, des souvenirs heureux ou douloureux : cela ne pouvait se faire qu’avec des tubes".