THE WAY BACK

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Pour son huitième film, après des oeuvres comme Warrior ou Jane Got a Gun, le cinéaste américain Gavin O’Connor se lance dans un classique du cinéma, une histoire de rédemption. Mais sous cet aspect de déjà vu, un personnage passant de zéro à héros, le film s’avère bien plus prenant en embrassant sa réflexion sur l’addiction.

Dans The Way Back, on suit Jack Cunningham, ancienne gloire de basketball universitaire, qui a tout perdu à cause de son alcoolisme. On lui propose alors de devenir l'entraineur d'une modeste équipe dans un lycée, qui ne compte aucune victoire. La possibilité d’un nouveau départ en prenant soin de jeunes tout aussi perdus que lui.

Pour incarner Jack Cunningham, Gavin O’Connor a fait appel à Ben Affleck. Un choix judicieux à beaucoup de niveau. D’abord d’un point de vue personnel, l’acteur ayant eu à faire face à des problèmes avec l’alcool, et professionnel, le film arrivant à un moment où sa carrière semblait au point mort. La fiction n’est jamais bien loin de la réalité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND DÉFI DE DAVID ANSPAUGH (Il s'agit de la même histoire mais avec Gene Hackman et dans les années 1980) ou encore SISTER ACT 2 DE BILL DUKE (Une chanteuse en danger sauvée par un couvent revêt la soutane pour venir en aide à de jeunes lycéens et les mener à la victoire).

Discret au début de sa carrière, surtout repéré sur les circuits de Sundance, Gavin O’Connor avait su marquer les esprits en 2011 avec Warrior, son film sur Mixed Martial Arts avec Tom Hardy et Joel Edgerton qui avait d’ailleurs permis à ce dernier d’exploser en tant qu’acteur. Depuis, avec ce sens de l’endurance, de la dureté, du cran et du spectaculaire à raison, Gavin O’Connor a développé une filmographie subtile et convaincante. En s’alliant ici avec le scénariste Brad Inglesby, à qui l’on doit notamment Les brasiers de la colère ou encore Night Run, il étend son style à un sujet classique du cinéma, la rédemption.

Un personnage qui a touché le fond, sombré dans la violence, la drogue, la dépression, au choix, et sauvé presque Deus ex Machina par une bonne âme qui lui propose de repartir du bas de l’échelle pour la remonter, c’est un hit du 7e art. De Crazy Joe à The Wrestler en passant par Léon, Impitoyable ou Bons baisers du Bruges, ils sont nombreux et offrent toujours un sentiment de satiété pour un spectateur toujours avide de voir des personnages comprendre leur erreur et avoir la possibilité de s’en amender. Ainsi le pardon et la la seconde chance existe. C’est aussi ici le cas avec le personnage de Jack Cunningham dont l’alcoolisme, provoqué par un événement dramatique, avait ruiné la vie et la carrière.

Ce n’est pas totalement pour rien que le réalisateur a choisi Ben Affleck pour jouer ce rôle. D’une façon presque méta, l’acteur met en scène ses propres démons et son propre chemin de rédemption. Sujet à des problèmes avec l’alcool et ayant traversé une zone un peu difficile dans sa carrière, The Way Back ressemble presque à une sorte d’auto fiction pour le comédien. Mais la véritable force du long métrage n’est pas seulement d’offrir une belle énième version d’un thème largement rebattu mais de se concentrer avec intelligence sur le système de l’addiction, sur l’aspect chronique de cette maladie et de ne pas la traiter comme un conte mais comme un réel parcours du combattant. Au quotidien et pour le reste de sa vie.

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