TANGUY, LE RETOUR

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Les enfants, c’est comme un boomerang : c’est quand on les croit bien partis qu’ils reviennent et parfois, c’est un peu brutal ! Etienne Chatiliez applique cette métaphore dans la suite de son grand succès de l’année 2001. Il y décrivait un couple bourgeois prenant subitement conscience que son fiston avait maintenant dépassé la trentaine et qu’il n’avait aucune intention de quitter le nid douillet de la maison familiale. Cette mère et ce père de plus en plus indignes imaginaient alors les pires stratagèmes pour que Tanguy s’en aille enfin, ce qu’il finissait par faire en trouvant l’amour en Chine…

18 ans plus tard, suite à de gros soucis matrimoniaux, le désormais quadragénaire fait donc son retour chez papa-maman, accompagné en plus de sa fille !

Sabine Azéma, André Dussollier et Eric Berger retrouvent les bases drôles et cruelles du premier volet pour un N°2 qui, comme souvent chez Chatiliez, croque son époque avec une tendresse politiquement très incorrecte…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TANGUY (Avant de découvrir le second volet de la saga, pourquoi ne pas vous replonger dans l'intrigue du premier ?) ou encore RETOUR CHEZ MA MERE (Il peut être sentimental ou social : le prétexte du retour à la maison des enfants que les parents croyaient envolés une bonne fois pour toute est un excellent motif de comédie...).

Sous ses airs de vaudeville épicé, mené tambour battant, le cinéma d’Etienne Chatiliez a toujours su aborder des thèmes de société qui posent question, façon poil à gratter. Pour preuve non seulement le grand succès populaire dans certains cas mais aussi le fait que ces dits films sont entrés dans le langage courant : ne dit-on pas aujourd’hui « faire son Tanguy » quand on parle d’un enfant qui repousse le départ du cocon familial ? En fait le réalisateur, enfant surdoué de la pub, sait comme personne imaginer une histoire qui se raconte en peu de mot mais signifie d’emblée quelque chose. Etre court et profond fait partie de ses qualités de réalisateur.

Expression devenue courante également « La vie est un long fleuve tranquille », titre de son premier long métrage en 1988 : l’histoire d’un enfant échangé à la naissance. Issu d’une lignée très bourgeoise, les Le Quesnoy, le petit Maurice va grandir chez les Groseilles, tribu prolo vivant d’aides sociales. Choc des cultures, secrets de famille et caprices du destin, le film permet aussi de révéler le talent de Benoît Magimel et donne lieu à des séquences d’anthologie grâce notamment à la bonne Catherine Jacob et au curé Patrick Bouchitey. Une « Tatie Danièle » c’est aujourd’hui le symbole d’une vieille dame acariâtre mais en 1990 c’est surtout le titre d’une comédie qui elle aussi va cartonner au box-office et dans laquelle la regrettée Tsilla Chelton incarne une épouvantable tantine, bien décidée à pourrir le quotidien de ses petits-neveux à grand coups de caprices, de mensonges et de réflexions d’une méchanceté crasse et jouissive !

En 1995, « Le bonheur est dans le pré » permet à Etienne Chatiliez d’explorer le thème de l’identité et du changement de vie à travers le destin d’un chef d’entreprise, (Michel Serrault), fatigué par sa vie et décidant de partir dans le Gers prendre la place d’un homme disparu dont il est le parfait sosie… Serrault,i Eddy Mitchell et Sabine Azéma composent l’irrésistible trio du film.

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