SUR LA BRANCHE

en VOD

Elle est pleine de vie l’héroïne qu’incarne Daphné Patakia dans Sur la branche de Marie Garel-Weiss. Elle s’invite dans le cabinet d’une avocate, secoue l’associé de cette dernière et tombe amoureuse d’un jeune délinquant. Bien qu’elle n’ait aucune formation juridique, cette jeune femme aux sérieux soucis psychiatriques fait souffler un vent de folie dans la vie des gens qu’elle rencontre. Agnès Jaoui, Benoît Poelvoorde et Raphaël Quenard se mettent au diapason de cette comédie farfelue.  

La réalisatrice de La Fête est finie (2018) et du téléfilm Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ? (2022) change de ton pour Sur la branche. Si elle évoque, en filigrane, la maladie mentale, elle le fait de façon plus légère avec une bonne dose d’humour farfelu. L’atmosphère frappadingue du film doit beaucoup à ses interprètes et notamment à Raphaël Quenard, acteur encore peu connu au moment de la sortie du film en juillet 2023. 

Grenoblois né en 1991, Raphaël Quenard a connu un énorme succès dans le rôle-titre de Yannick, comédie de Yann Dupieux sortie en août 2023. Il y joue un preneur d’otages s’attaquant aux artistes et aux spectateurs d’un théâtre au motif que le spectacle ne lui plaît pas. La même année, il a été remarqué dans Chien de la casse de Jean-Baptiste Duran, Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry, Jeanne du Barry de Maïwenn, Cash de Jérémie Rozan et Sentinelle d’Hugo Benamozig et David Caviglioli.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 9 MOIS FERME (Albert Dupontel s'amuse aussi avec la loi et ses règles dans une comédie brillante.) ou encore MENTEUR, MENTEUR (Jim Carrey est fort drôle en avocat incapable de dire la vérité et contraint de le faire pendant vingt-quatre heures après l'avoir promis à son fils.).

Contrairement à ses œuvres précédentes, Marie Garel-Weiss signe une pure fiction avec Sur la branche. Elle a revu à La Garçonnière de Billy Wilder pour écrire le personnage de Mimi joué par Daphné Patakia et a pensé au côté androgyne de Shirley McLaine dans cette comédie de 1960. Elle a souhaité faire rire avec ce qu’elle considère comme une réflexion sur la « petite cruauté de la vie et des autres ». Elle désirait aussi magnifier cette jeune femme qui a soif d’absolu sans la rendre mignonne. Elle l’a placée dans un écrin qu’elle qualifie de « théâtral car irréel ». Elle considère ses personnages comme de « vrais superhéros » ce qui explique leurs rares changements de costumes. Caroline Spieth, la cheffe costumière et elles ont cherché à leur donner une apparence qui les définit au premier coup d’œil.  

Marie Garel-Weiss a poursuivi ce concept dans le décor du cabinet d’avocats qu’elle a envisagé comme un bocal en plein ciel. Les dessins de Sempé faisaient partie de ses références. Quand le film s’ouvre sur de grands espaces, les personnages donnent, en revanche, l’impression de se renfermer. Elle a aussi poussé le bouchon vers l’absurde lors de la scène de repas de famille où apparaissent des mouettes. 

La cinéaste a choisi de filmer en Scope pour placer ses héros dans des décors plus grands qu’eux. Elle a favorisé les plans-séquence en collaboration  avec la cheffe-opératrice Jeanne Lapoirie. Elles ont décidé que la lumière irait à l’inverse des états d'âme de l’héroïne, l’éclairage devenant de plus en plus vif au fur et à mesure que les choses empirent pour cette dernière. La musique, co-écrite par Ferdinand Bréville et Pierre Allio, a été influencée par des orchestrations des années 1970 de Lalo Schifrin et Henry Mancini. Des titres de Caetano Veloso et de Christophe ont aussi été adjoints à la bande-son du film.  

Liste de remarques:"Oui, je prends des médicaments mais tout le monde en prend. Vous aussi." (Daphné Patakia/Mimi en plein entretien d'embauche face à Agnès Jaoui/Claire Bloch)Le personnage qui se révèle avocate m'a fait penser à Saga de la série Bron. ...

Après avoir adoré le premier long de Marie Garel-Weiss (la Fête est finie, 2017), j'étais très impatient de découvrir cette nouvelle œuvre. Je n'ai pas été déçu.Continuant son exploration des personnalités atypiques qui habitent notre monde, la réalisatrice ...

Mimi, éternellement impubère à trente ans, se retrouve à défendre juridiquement un fricoteur.On regarde avec liesse les errances insanes de ce binôme d’impropres cocasse et attendrissant. Métrage surréaliste, c’est le genre de loufoquerie complètement capillotractée ...