SUMMIT FEVER

en VOD

Julian Gilbey aime les sensations fortes, c’est une évidence. Le réalisateur de Summit Fever a réalisé un segment de ABCs of Death 2, un film d’horreur à sketches (on parle d’anthologie) auquel avaient aussi participé notamment Bill Plympton (Des Idiots et des anges, Your Face) et Vincenzo Natali (Cube, Splice). Dans A Lonely Place to Die, il s’attelait déjà au monde de la montagne avec un thriller où un groupe de montagnards découvrait une fille kidnappée et étaient poursuivis par les ravisseurs.  

Aucune surprise alors de voir débarquer Summit Fever qui pousse le curseur de la dangerosité de la montagne à son paroxysme. Soit Michael (Freddie Thorpe) qui rejoint son meilleur pote à Chamonix pour grimper les sommets les plus dangereux. Lors d’une ascension, les voici pris au piège dans une tempête qui empêche les secours d’arriver. Mais cet épisode n'est qu'une petite partie de Summit Fever, film traitant de la fascination pour les sensations fortes de l’escalade et la beauté des hauts massifs. Le film se veut aussi critique envers ces têtes brûlées qu’envieux de les voir tenter de telles aventures pourtant parfois mortelles.  

Le réalisateur multiplie les plans de drones pour mettre en avant les montagnes, véritables personnages du film. Il se concentre aussi sur la vie en station, les comportements très virils de ces mecs (et de ces femmes) qui picolent au bar le soir en se disant qu’ils ne craignent pas la montagne. Le film rappellera à certains Le sommet des Dieux, film d’animation sorti en 2021 (et César dans sa catégorie à l’appui). Le long métrage suivait le reporter japonais Fukamachi, persuadé de retrouver un alpiniste légendaire porté disparu. Jusqu’au-boutiste, ce reporter prenait des risques insensés et le film offrait des images tellement à couper le souffle que certains plans (pourtant en animation) donnaient le vertige. Si cette histoire était fictive, l'histoire de l’alpiniste disparu s’inspirait de la vie de Tsuneo Hasegawa. Rien de tel dans Summit Fever même si on sent que ce récit de trompe-la-mort doit prendre sa source chez des gens croisés par Julian Gilbey.  

Dans le même genre, outre Le Sommet des Dieux, vous pouvez regarder le documentaire oscarisé Free Solo.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE SOMMET DES DIEUX (Le film d'animation racontait la vie folles d'alpinistes au Népal.) ou encore A LONELY PLACE TO DIE (Un autre film du réalisateur qui parlait déjà de gravir une montagne et des dangers liés.).

Summit Fever n’est évidemment pas le premier film à se dérouler dans les hautes montagnes. Il y a même une petite mode depuis quelques années. En 2015, Baltasar Kormákur crée un petit événement avec le très spectaculaire Everest où il met en scène un casting quatre étoiles : Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Robin Wright, Josh Brolin, John Hawes et Sam Worthington. Moins spectaculaires, les films français La Montagne de Thomas Salvador (2022) et L’ascension de Ludovic Bernard (2017) traitent de la fascination des sommets à travers des films respectivement teintés de fantastique et d’humour. À cela s'ajoutent des documentaires passionnants comme Free Solo (2018), The Alpinist (2021) ou The Dawn Wall (2018).  

En remontant un peu plus dans le temps, la montagne était un terrain de jeu fréquent. Dans les années 1990-2000, deux références viennent en tête : Cliffhanger (1993), film d’action avec Stallone ayant marqué toute une génération, et Vertical Limit (2000) de Martin Campbell (à qui l’on doit plusieurs James Bond dont Casino Royale), qui traitait plus frontalement de l’obsession des alpinistes. Les plus curieux feraient bien de jeter un œil à L'enfer Blanc du Piz Palü, film de 1929 (oui oui !) réellement tourné en pleine montagne par Arnold Fanck (secondé par Georg Wilhelm Pabst pour les parties mélodramatiques). Il faut voir les impressionnantes images de l’accident inaugural, on se demande comment il était possible de filmer de telles scènes à l’ère du muet ! 

Outre la montagne, les sports extrêmes, s’ils sont difficiles à filmer, ont tous eu leur film. Le surf a eu un immense classique : Point Break (1991). Le skate, souvent montré en toile de fond (dans Paranoïd Park par exemple) était au cœur de l’excellent Les Seigneurs de Dogtown (2005). Le BMX a eu droit à l’improbable Le Gang des BMX, film australien de 1983. Et comment ne pas citer Bliss (2009), sur le roller derby, avec Elliott Page et Drew Barrymore ? Ce sport consiste à faire du roller contre des adversaires et c’est peu dire que les contacts rugueux sont légion. Enfin, quitte à pratiquer un sport extrême, autant en inventer un comme dans Rollerball (1975), variante mortelle du roller derby avec un James Caan plus viril que jamais.