SUKIYAKI WESTERN DJANGO

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L’histoire du cinéma est faite d’allers-retours, fussent-ils improbables. L’invention du western spaghetti doit énormément au cinéma Japonais quand son premier titre de gloire fut Pour une poignée de dollars, remake plus ou moins avoué du Yojimbo de Kurosawa, lui-même trouvant sa source dans des romans de Dashiell Hammett. De ce véritable bouillon de culture au Sukiyaki, cet équivalent nippon du ragoût il n’y a qu’un pas que Takashi Miike ne s’est pas fait prier pour franchir.  

Avec Sukiyaki western Django, l’aussi prolifique qu’excentrique réalisateur cuisine donc à sa sauce une guerre des clans dans laquelle s’immisce un tueur solitaire en quête comme eux d’un légendaire trésor. Miike jouant ouvertement sur l’idée d’un melting-pot en conviant autant une autre référence du western à l’italienne, le Django de Sergio Corbucci, et le symbole suprême du recyclage d’influence :  Quentin Tarantino, en acteur inattendu.  

Ce souk en kimono se marie bien à l’anticonformisme de Miike, poussant son film vers un duel entre les visions de la violence occidentales et asiatiques, où chacune dégaine une créativité tirant autant vers la poésie que l’exubérance. Excessif, Sukiyaki Western Django ? Certes, mais surtout jouissif.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DJANGO UNCHAINED (L'hommage de Quentin Tarantino au western-spaghetti.) ou encore THE DRIFTING AVENGER (Cas singulier de western japonais... tourné en Australie, au milieu des années 60).

Les univers de Takashi Miike et Quentin Tarantino devaient finir par se rencontrer que ce soit par leur réputation commune de cinéastes postmodernistes ou, et peut-être plus encore par la manière dont ils abordent et traitent la violence dans leurs films, avec un sens égal de la démesure mais aussi en tant que vecteur culturel. Leur point de jonction sera donc l’un des genres qui aura le plus raconté la construction ou du déclin d’une civilisation : le western. Et plus particulièrement sa déclinaison italienne, souvent moins polie, plus brutale que son socle original américain.

Les deux réalisateurs auront, chacun leur tour fait référence à un de ces classiques, Django, avec donc pour Miike, Sukiyaki western Django et Django Unchained pour Tarantino. Non pas pour en faire des remakes mais se placer sous son égide. Il faut se souvenir qu’à sa sortie en 1966, le film de Sergio Corbucci sidère par sa combinaison d’ultraviolence et de surréalisme. Miike se la réapproprie de manière très iconoclaste, en introduisant le personnage joué par Tarantino par une lecture du Heike Monogatari, un des plus réputés textes de la littérature médiévale japonaise, narrant une guerre des clans de samouraïs au 12e siècle.  Et se moquer ainsi des Jidaigeki ou des Chambara ces traditions de film en costume soudain trempées dans les mauvaises manières et la crasse du western.

Miike n’hésite pas non plus à s’amuser avec les racines du western spaghetti, quand le rôle principal de Sukiyaki western Django, un tueur solitaire sans nom se fait taxer de « faire son Yojimbo », avant de boucler la boucle en favorisant les hommages au film de Corbucci que ce soit en reprenant littéralement certaines scènes,  la chanson de son générique dans une version japonaise ou avec un post-scriptum indiquant que l’un des survivants s’est exilé en Italie pour devenir un tueur à gages apprenant à manier les armes à l’occidentale, comme une ultime défiance à ses racines.

Complètement barré, Sukiyaki Western Django arrive à mélanger l'univers Nippon et le western ! Il est assez incroyable de voir à quel point le réalisateur a voulu garder les références des deux genres de films, qui se marient au final assez bien. La patte graphique est ...

Dans une petite ville perdue quelque part à l’ouest, deux gangs rivaux obsédés par la promesse d’un or introuvable, les Heike et les Genji, font régner une terreur qui a fait fuir une bonne partie des habitants. Entre en scène un pistolero (Itô Hideaki) agile de la gâchette, ...

Takashi Miike est un vrai féru de travail. Sortant toujours au moins un film par an, il s'avère qu'il est également un grand cinéphile. Avec Sukiyaki Western Django, on peut vraiment lui coller une étiquette de Tarantino japonais. Ce n'est pas pour rien que ce dernier à accepter ...