QUELQUE PART DANS LE TEMPS

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1972, alors que se joue la première pièce de théâtre qu’il a écrite, Richard Collier, le dramaturge, est abordé par une vieille dame qui lui remet une montre de gousset en lui disant ces mots : « Reviens-moi, je t’en prie ». Huit ans plus tard, Collier qui cherche l’inspiration pour sa nouvelle pièce, s’installe dans un luxueux « Grand hôtel » dans une île du Michigan. Là, dans une pièce qui rend hommage à une comédienne, Elise McKenna, il va découvrir  une photo de la vieille dame qui lui a donné la montre de gousset. Il va apprendre qu’elle séjournait souvent dans cet hôtel.

Mais, le plus troublant, c’est lorsqu’il va voir la photo de la même en 1912. Belle, troublante, séduisante au possible, Richard Collier va tomber amoureux de ce portrait et se souvenir de l’invitation qu’elle lui a faite il y a huit ans.  

Mais comment la rejoindre dans ce palace au début du siècle ? L’autohypnose va lui permettre de voyager dans le temps et retrouver la délicieuse Elise, aussi belle que sur la photo…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RETOUR VERS LE FUTUR - ROBERT ZEMECKIS (1985) (Un jeune homme fait un voyage dans le passé où il va découvrir ses parents adolescents et bien d'autres choses) ou encore LA MACHINE À EXPLORER LE TEMPS - GEORGE PAL (1960) (L'inventeur d'une machine à voyager dans le temps va explorer le futur et découvrir une nouvelle civilisation peu recommandable.).

Film d’amour et film fantastique, Quelque part dans le temps est, à l’origine, tiré d’un superbe roman de Richard Matheson qui a lui-même adapté le scénario et qui fait même une apparition dans le film. C’est lui, dans le palace en 1912,  le monsieur choqué qui croise Richard Collier qui sort de la salle de bain avec de multiples coupures de rasoir sur le visage. Richard Matheson est un homme qui aura beaucoup compté dans la littérature et le cinéma fantastique américain. Citons pour mémoire quelques films dont il est l‘auteur soit du scénario soit du roman adapté à l‘écran : L’homme qui rétrécit de Jack Arnold en 1957, Le croque-mort s’en mêle de Jacques Tourneur en 1963 ou Duel de Steven Spielberg en 1971.

Après le succès de Les insectes de feu en 1975 et Les dents de la mer 2 en 1978, Jeannot Szwarc tombe amoureux du bouquin de Matheson et, bien que le thème soit bien différent des films et des séries télé qui l’ont rendu célèbre, il parvient à convaincre son producteur de monter le projet. Pour le casting, il choisit Jane Seymour dont le superbe physique est intemporel dira-t-il. Pour incarner Richard Collier, le choix est reconnaissons-le plutôt étonnant : Christopher Reeve est ici à des années lumières de son personnage de Superman mais il est touchant et convainquant.

Pour ce qui est de la musique, Sergueï Rachmaninoff est à l’honneur avec sa Rapsodie sur un thème de Paganini, thème que la musique de John Barry vient superbement compléter. Barry confesse  qu’il n’avait pas l’habitude de composer ce type de musique mais que la mort récente de ses parents avait beaucoup influé sur l’écriture de la B.O. Il est amusant de noter que le superbe palace qui sert de décor avait déjà servi pour une comédie musicale avec Esther Williams, Le souvenir de vos lèvres de Richard Thorpe en 1947 et, tout aussi amusant, Certains l’aiment chaud de Billy Wilder en 1959.

Le genre mélodramatique entretient avec le temps une relation complexe et essentielle : il le met en suspens, l’accélère, troue son immédiateté de réminiscences ou de perspectives futures. Et Somewhere in Time l’a si bien compris que sa mise en scène fait temps à elle ...

Quand on parle du cinéaste franco-américain Jeannot Szwarc, il est généralement difficile de conserver un semblant de sérieux. Pensez-donc, le bonhomme est tout de même coupable de bandes aussi inoubliables que Supergirl, La vengeance d'une blonde, Les soeurs Soleil ou encore ...

Le fait que ce soit Jeannot Swarc, qui a donné avec des films comme "La Vengeance d'une blonde", "Hercule et Sherlock" et "Les Sœurs Soleil" trois des plus gros navets du cinéma français des années 90, n'était pas là pour rassurer, qui ait réalisé cette oeuvre n'était ...