NOUVEAU DÉPART en VOD
- De
- 2023
- 96 mn
- Comédie
- France
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
Genre ultra-populaire à Hollywood dans les années 1930 et 1940, la comédie de remariage, dans laquelle un couple se sépare pour mieux se retrouver, s’offre ici un bon coup de polish. Philippe Lefebvre (Le Siffleur) réunit devant sa caméra Karin Viard et Franck Dubosc en vieux briscards de la vie conjugale qui se retrouvent soudain en désaccord. Lui est un pianiste reconnu, elle une journaliste placardisée. Elle n’en a que pour leurs enfants et s’ennuie ferme, lui vibre toujours. Leur séparation les pousse dans l’arène du célibat à plus de cinquante ans, et voilà un formidable réservoir de comédie.
L’humour, ici, est à la fois léger, malin et résolument moderne. En suivant ses deux quinquagénaires plongés dans les affres des applications de rencontre et des remords, de la solitude ou de la maladresse dans une société qui se montrait bien plus accueillante lorsqu’ils allaient de pair, Nouveau Départ explore le désir comme la parentalité, la tendresse comme la honte. Si toutes les situations dont les personnages doivent se dépêtrer ne sont pas novatrices, toutes sonnent en revanche remarquablement juste. Et entre un couple lesbien, une quadragénaire qui se décide à élever un enfant seul et un retour à la colocation, le film embrasse son époque sans lourdeur ni donner l’impression de cocher des cases.
La pertinence du scénario et la vivacité des dialogues doivent d’ailleurs beaucoup à Maria Pourchet, co-scénariste de Philippe Lefebvre et écrivaine (elle a notamment signé le roman Feu, que le personnage de Karin Viard lit dans une scène du film). Elle qui rêvait du métier de scénariste depuis son enfance a franchi le pas avec Nouveau Départ. Et réitéré l’expérience un an plus tard grâce à L’Enchanteur, un téléfilm cette fois, toujours réalisé par Philippe Lefebvre.
Mais la comédie est aussi une affaire de rythme et de complicité. Pour cela, on peut compter sur Karin Viard, qui livre une prestation épatante et sans complexe en femme à la poursuite de sa libido perdue, mais surtout Franck Dubosc, dans un registre doux-amer qu’on lui connaît moins et une sobriété qui lui va très bien. L’alchimie entre les deux comédiens, qui se connaissent depuis plus longtemps encore dans la vie que dans le film, fait virevolter Nouveau Départ sans temps mort. Ils sont bien épaulés par des seconds rôles truculents : Clotilde Courau en célibataire endurcie qui ne raisonne qu’en métaphores automobiles, et Youssef Hajdi, faux champion de l’adultère et vrai loser hilarant.