NE TE RETOURNE PAS

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Qui sommes nous vraiment ? Marina de Van ne cesse de poser cette question dans ses films. Littéralement dans Ne te retourne pas, la seconde réalisation de cette collaboratrice régulière de François Ozon, au travers de l’histoire de Jeanne, un écrivain dont la réalité bascule au point qu’elle ne reconnaisse plus son mari, ses enfants ou son environnement.

Avant qu’elle ne se transforme elle-même physiquement en une autre femme. L’explication de cette transformation à vue se trouvera dans un traumatisme d’enfance. Ne te retourne pas a d’ailleurs des airs de conte de fées contemporain, quand il mêle mythologies classique autour de la psyché féminine et les  univers de David Cronenberg – par son aspect purement organique- et Todd Haynes- dans cette habileté à fracturer les clichés.

Après Dans ma peau, film déjà préoccupé par les notions d’apparences et de ce qui se cache dessous, Ne te retourne pas confirme Marina De Van comme une cinéaste au talent très singulier parce que capable de s’attaquer à bras le corps à des genres qu’on aurait juré opposés – le fantastique  et le mélo - pour les marier dans un film particulièrement audacieux dans la production française contemporaine

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'APPARTEMENT ou encore SUTURE .

L’idée de la transformation physique est récurrente chez Marina de Van. Elle était déjà au centre d’Alias, un de ses courts métrages établissant comme des prémices de Ne te retourne pas,: une bonne y prenait la place d’une notable.

Ne te retourne pas évolue moins dans une idée de parabole sociale quand il trouve très probablement son origine de manière plus pragmatique, avec un accident de voiture dont fut victime De Van alors qu’elle était enfant, se retrouvant avec une jambe écrasée. Son corps ayant du subir littéralement une sorte de métamorphose lors d’opérations de reconstruction chirurgicales. Dans une certaine mesure c’est aussi ce qui est arrivé à Ne te retourne pas. Initialement, ce film s’intitulait Réellement et c’est Emmanuelle Devos et Béatrice Dalle qui devaient en tenir les rôles principaux. N’ayant pas réussi à trouver le financement suffisant sous cette configuration de casting, ses producteurs ont eu l’idée étonnante de proposer ces rôles à Sophie Marceau et Monica Bellucci. Deux stars, mais aussi deux icônes en terme de physiques. De quoi renforcer le propos du film autour de l’idée de corps étranger. Mais aussi, en demandant à deux actrices ultra-populaires de devenir une étrange créature hybride, celle de l’image que les femmes doivent donner autour d’elles pour exister aujourd’hui socialement.

Pour autant, c’est vers une forme d’apaisement que va Ne te retourne pas, racontant finalement beaucoup plus la reconstruction, la réconciliation d’une femme avec son passé qu’une métamorphose faisant le lien entre deux monstres sacrés du cinéma français.

"Ne Te Retourne Pas" de Marina De Van, est un excellent Films sous-estimé, voir même qui a était littéralement snober au Festival de Cannes en 2009. L'Histoire, déjà, est un sujet trouble et tellement fascinant sur l'identité et la recherche d'une personnalité, que l'on ...

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