LA BRIGADE

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Le film aurait pu s’appeler La Cuisine des anges : de part le contexte où se déroule l’intrigue - la cantine d’un foyer dans les Hauts-de-France - et de par l’innocence et la fraîcheur des jeunes mineurs sans papier qui vont y bâtir leur espoir d’une vie enfin meilleure, après avoir dû fuir leur pays d’origine.  

La Brigade est signé Louis-Julien Petit (Les Invisibles), un cinéaste sensible depuis ses débuts aux contextes sociaux et sensible aussi tout court, doué pour mettre de l’humanité dans ses récits inspirés souvent de situations réelles. Ici, c’est la rencontre avec une Bordelaise, Catherine Grosjean, professeure de cuisine dans une classe de CAP, qui lui a inspiré l’histoire de Cathy (Audrey Lamy) une cheffe cuisinière qui va devoir tempérer son orgueil jusqu’à trouver le sens profond de son activité. 

Moins qu’un film sur la cuisine et les passions qu’elle suscite, La Brigade est un film sur la transmission, qui répond aux questions qu’on peut se poser aujourd’hui sur l’intégration sociale. Tout les personnages y démarrent du bas de l’échelle et tout le monde va devoir se montrer solidaire et attentif aux autres, dans l’espoir que la sauce prenne. Chantale Neuwirth et François Cluzet y excellent dans des rôles pétris de bonté. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver COMME UN CHEF (2013) (Une des nombreuses comédies made in France dont la cuisine fournit le décor) ou encore DÉLICIEUX (2021) (Autre époque, autre moeurs... mais l'amour de la cuisine et l'envie de se révéler à travers elle est également au centre de cette histoire).

Si le cinéma social doit beaucoup aux réalisateurs anglais, Ken Loach en tête, il y a en France un certain nombre de cinéastes capables de faire jeu égal sur le même terrain. Depuis Discount (2015) qui surfait sur le thème du commerce équitable, Louis-Julien Petit, ancien assistant sur les productions de Luc Besson, livre invariablement des comédies qui font sens et parlent de notre monde dysfonctionnel sans jamais négliger l’humour des situations. En 2019, Les Invisibles, situé dans un foyer d’accueil pour femmes sans abri, avait frôlé les 1,5 millions de spectateurs. 

C’est dans les Hauts-de-France, région particulièrement touchée par le chômage, que le réalisateur situe toujours l’action de ces films. Il a su en attraper la lumière blanche, mais aussi la chaleur qui relie les individus entre eux, malgré la précarité. A travers le prisme de son personnage principal, le spectateur découvre la réalité du parcours de ces jeunes, de leur arrivée en France jusqu’à leurs efforts pour s’y intégrer, en passant par la menace de l’expulsion. Mais l’espoir est toujours là. Le casting, qui a duré près de 8 mois, a vu passer 300 jeunes issus de différentes associations devant sa caméra, avec l’aide d’un impressionnant réseau d’éducateurs. 100 de ces jeunes ont ensuite été intégrés à des ateliers de théâtre pendant 4 mois. En décidant de tourner dans la chronologie, Louis-Julien Petit dit avoir assisté “à leur éclosion et à leur éveil”. Une sensation perceptible dans chaque plan.  

Le tournage sur la Côté d’Opale début 2021 a été dantesque sans que jamais pourtant il ne soit interrompu. Mais il faut croire que le projet était né sous une bonne étoile, lorsqu’on sait qu’il a essuyé 7 sinistres, François Cluzet s’est cassé le talon d’Achille lors de son tout premier plan : opéré, il a failli quitter le film. Audrey Lamy a eu une phlébite après une chute, quand deux jours plus tard un bug informatique a conduit à la destruction de 4 heures de rush. Sans compter des cas de Covid, des inondations et un froid polaire. Mais cette Brigade était armée pour tout affronter, le sourire aux lèvres.

Hormis peut-être Carole Mathieu, les films de Louis-Julien Petit sont souvent positif, souvent plaisant à regarder, tout en étant sacrément intéressant socialement. C’est encore le cas de La Brigade. Cathy Marie est une cuistot qui bosse dans de grands restaurants. Un jour, ...

Vu totalement au hasard un jour de pluie. De Louis-Julien Petit j’avais bien aimé Discount et Les invisibles, mais nettement moins Carole Mathieu. Je ne savais pas du tout de quoi cela parlait mais j’aime bien Andrey Lamy. Ce n’est pas une raison pour que le film soit bon, ...

C’est une réalisation de Louis-Julien Petit à qui on doit des comédies engagées comme Discount et Les Invisibles. Il a écrit le scénario avec sa collaboratrice habituelle Liza Benguigui et Sophie Bensadoun. Si vous aimez la cuisine et que vous êtes sensible aux films ...