FULL OF WORMS en VOD
- De
- 2022
- 71 mn
- Fantastique / Horreur
- Etats-Unis
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
On fait difficilement plus radical que Full of Worms, premier long-métrage d’Alex Phillips qui convoque un panel de personnages tous plus allumés les uns que les autres. On a l’impuissant obsédé par la paternité qui s’occupe d’une poupée avec un vagin artificiel au fond de sa bouche, le sexuellement paumé qui essaye de suivre sa copine toxico dans ses « délires hippies », le maniaque avide de sang par pur plaisir… Et lorsqu’ils tombent sur des vers hallucinogènes, ce joyeux cocktail nous emmène dans un trip halluciné, trash et exagéré. Le sexe est cauchemardesque et sanglant, le vomi dégouline de partout…
En plus d’un malaise constant, Phillips a implanté un désespoir terrifiant à son long-métrage : ses protagonistes n’ont aucun autre objectif que d’oublier leurs misérables vies, dans un pays qui les a définitivement oubliés. Le cinéaste suit le quotidien précaire de ces américains délaissés, forcés de se tourner vers la drogue pour ressentir un semblant de plaisir… ou de douleur. Parce qu’en plus des séquences oniriques en surexposition et aux nombreux fondus enchaînés, le cinéaste n’hésite pas à piocher dans le body-horror pour encore plus appuyer le côté hallucinant de son film.
Alex Phillips a décidé de jeter toute forme de subtilité à la poubelle : ses personnages n'ont aucune nuance, et tout est prétexte à la défonce perpétuelle. Les effets pratiques rendent la fin du film abominable, écorchant les corps et les organes sans retenue. Le tournage a été une sacrée expérience pour le casting, qui réussit en tout cas à couper toute forme d’appétit pendant de longues heures. Le long-métrage ne veut pas être aimé : il est fait pour choquer, pour déranger. Et il y parvient parfaitement. Si les amateurs de gore y trouvent assurément leur plaisir (violence banalisée, corps en décomposition, musique électro à fond), Phillips n'a pas peur de laisser la majorité de son public de côté.
Toute forme de scénario a été mise de côté au profit de cette ignoble expérience hallucinogène. L’impression d’être drogué en permanence ne nous quitte plus à partir de la mi-parcours, lorsque Phillips se met à mélanger réalité et délire complet. C’est proprement immonde, c’est bourré d’idées repoussantes et sans aucun sens. Bref, ce n’est pas pour tout le monde. Full of Worms invite les plus téméraires à rester jusqu’à sa conclusion barrée, dans laquelle le personnage le plus atroce du film se révèle est encore plus ignoble qu’au début. Âmes sensibles...